J’ai pu apprécier par le passé un certain nombre de réalisations de Gilles Clément (à retrouver sur son site officiel), le jardin des Sens à Poitiers, le jardin des orties à Melle (il y a d’ailleurs eu le week-end dernier la fête de l’ortie, au départ, il s’agissait de protester contre l’interdiction à la vente du purin d’orties), le parc André Citroën et le jardin du musée du quai Branly à Paris (un musée à revoir ici). Il a aussi réalisé une installation sur le toit de la base sous-marine de Saint-Nazaire. J’ai aussi participé au grand week-end (pluvieux) de replantation en 2002 d’une parcelle à côté du centre d’art de Vassivière en Limousin, dévastée par la tempête de 1999, plantation guidée par Gilles Clément… Je n’ai bien sûr pas raté son dernier passage en avril 2012 à la librairie La Belle Aventure à Poitiers, pour une entrevue guidée par la libraire et Dominique Truco (commissaire, entre autre, de la biennale de Melle), et ai eu envie de relire certains de ses livres, dont je n’avais pas parlé même pour ceux parus depuis la création du blog (et oui, je parle de deux livres par semaine, mais en lis le double à peu près…). Je commence par « son » roman, trouvé à la médiathèque, j’en avais parlé avec Mamazerty, qui était curieuse de lire mon avis sur ce livre… avant de poursuivre avec Le salon des berces.
Le livre : Thomas et le voyageur de Gilles Clément, éditions Albin Michel, 2011 (première édition 1999), 277 pages (avec les annexes), ISBN 978-2226218650.
L’histoire : à Saint-Sauveur-de-Givre-en-Mai (commune associée de Bressuire, dans les Deux-Sèvres) et à travers le monde de nos jours. Dans les Deux-Sèvres, Thomas le peintre habite dans la maison de son oncle décécé, Auguste Piépol, qui était entomologiste et a tapissé les murs de boîtes de petites bêtes. Il a pour projet de peindre le jardin planétaire selon les observations à travers le monde de son ami le voyageur, chargé de lui parler des plantes, des animaux, mais aussi de l’horizon, de la ville, etc… Pendant que le voyageur … voyage et décrit son environnement, Thomas est en prise avec la maison, dévorée par les termites qu’avait élevés Auguste Piépol….
Mon avis : le roman alterne des parties de chapitres de Thomas et d’autres du voyageur, mais aucun risque de se perdre, en haut des pages impair est reporté soit ‘Thomas », soit « le voyageur ». A la fin également, la plupart des documents dont il est question dans le texte, dont la fameuse carte du voyageur, un planisphère australien, centré sur l’Australie et avec le sud au nord et vice-versa… le monde d’un autre point de vue. Très vite (page 37), il est question de plantes invasives, la berce du Caucase et la renouée du Japon, notamment (deux plantes dont je vous ai déjà parlé à propos de plantes invasives). Un livre dans lequel il faut entrer puis se laisser porter par le récit… Les insectes voyagent, les plantes voyagent, le monde est un immense espace, comme un jardin planétaire… le grand projet de Thomas!
Quant à Saint-Sauveur-de-Givre-en-Mai, pour moi, c’est un hameau gris que l’on traverse pour aller à Bressuire, et où effectivement j’ai vu une fois une belle gelée blanche en mai, mais il avait aussi gelé aux alentours… En s’éloignant de la « grande route » (Poitiers-Nantes), il y a quand même à voir une église très partiellement romane, et de belles promenades à faire dans le bocage.