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Du plus loin de l’oubli, de Patrick Modiano

Couverture du Du plus lointoin de l'oubli, de Patrick ModianoApioche-en-bib.jpgprès Un pedigree, j’ai voulu poursuivre la découverte de l’œuvre de Patrick Modiano, le dernier prix Nobel de littérature. Un livre emprunté à la médiathèque.

Le livre : Du plus loin de l’oubli de Patrick Modiano, collection blanche, NRF, éditions Gallimard, 1996, 165 pages, ISBN 9782070773337.

L’histoire : Juillet 1994. Un homme se souvient. Il croit avoir croisé Jacqueline, 30 ans après… Au début des années 1960, il a vingt ans, dans le quartier latin à Paris. Lui n’est pas étudiant, il vit en vendant des livres d’occasion aux libraires du quartier. Un jour, il rencontre Jacqueline, mystérieuse, qui veut rejoindre un riche américain, William Mc Givern, à Majorque, mais, sans le sou, vit avec un certain Gérard Van Bever, qui exploite une martingale dans des casinos, à Dieppe, à Forges-les-Eaux ou ailleurs. Il retrouve le couple dans leur bistrot attitré, le café Dante, quand ils ne s’absentent pas mystérieusement. Un jour, Jacqueline convainc le narrateur dépouiller son amant, le dentiste Pierre Cartaud, et ils fuient à Londres, où ils tombent sous la coupe d’un autre protecteur, Peter Rachman…

Mon avis : dans ce court roman, l’histoire du narrateur, dont on ne cite jamais le nom, semble liée à cette courte histoire d’amour pour Jacqueline, quelques mois à Paris et à Londres, une entrevue furtive 30 ans plus tard à Paris, dont on apprend qu’elle est la deuxième après leur séparation. Jacqueline, liée à une odeur d’éther, qui traverse tout le livre (tiens, je n’ai pas essayé pour voir si je peux l’ajouter aux rares odeurs que je perçois), Peter Rachmann est précédé par une odeur de Synthol… Sinon, les personnages arrivent, peu de détails sur eux, disparaissent (de la vie du narrateur et du livre), un néant dont ne submerge que la mystérieuse Jacqueline…

Un pedigree de Patrick Modiano

pioche-en-bib.jpgCouverture de Un pedigree de Patrick ModianoJe n’ai pas alimenté la rubrique prix Nobel de littérature depuis longtemps… depuis le prix Nobel l’année dernière à Alice Munro (relire mon article sur Amie de ma jeunesse). J’ai pourtant toujours en projet de (re)lire au moins un titre de chacun d’entre eux! Le prix Nobel cette année à Patrick Modiano était l’occasion de chercher un de ses livres à la médiathèque [Voir aussi Du plus loin de l’oubli].

Le livre : Un pedigree de Patrick Modiano, collection blanche, NRF, éditions Gallimard, 2005, 122 pages, ISBN 9782070773337.

L’histoire : né en 1945, le narrateur raconte son enfance et son adolescence (jusqu’à sa majorité à 21 ans), une mère flamande, un père juif, Albert Modiano, aux fréquentations louches après avoir pratiqué le marché noir pendant la guerre. L’enfant est balloté, confié à des familles puis mis très jeune en pension. La mort du petit frère Rudy, né en 1947, à l’âge de 10 ans, est annoncée dans une voiture au jeune Patrick. Patrick retourne dans sa pension, ses pensions, ne voyant que rarement ses parents.

Mon avis : dans ce court roman autobiographique transparaît toute la souffrance d’un enfant en alors qu’il est en perpétuelle recherche de ses origines, des fréquentations de son père avant sa naissance, pendant la guerre, en recherche ne serait-ce que d’un peu d’affection. La première partie est troublante, comme une liste de noms, de personnages croisés, de lieux où il est balloté. A partir de l’entrée en pension, le récit se fait plus narratif, surtout la partie au pensionnat à , près d’Annecy (avec une courte phrase sur un collabo exécuté au  , page 80). La grande mobilité des parents, mais aussi de l’enfant, transporté ici et là (Paris et région parisienne, , la Savoie, mais aussi la Belgique, la Suisse, …), est frappante, comme l’évolution d’un milieu « privilégié » mais désargenté. L’auteur/narrateur tente de retracer des faits bruts, sans régler ses comptes avec ces parents si peu aimants et présents. J’ai lu que Patrick Modiano voulait clore sa recherche de son enfance avec ce livre, pour ce que j’ai entendu de ses interviews après le prix Nobel de littérature ce n’est pas si sûr qu’il y soit parvenu. La lecture de ce livre est troublante, mais ne m’a pas complètement convaincue, il faut que j’essaye d’autres titres de cet auteur (beaucoup sont courts, parfait pour mes capacités de lecture sans caméra qui restent limitées à une cinquantaine de pages en NRF, collection aux caractères assez grands sur un papier mat qui assez convient bien à mon cerveau).