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L’amour est à la lettre A de Paola Calvetti

Couverture du livre l'amour est à la lettre A de Calvetti J’ai reçu ce livre par le site Chez les filles.com, qui m’a déjà envoyé d’autres ouvrages (voir en fin d’article).

Le livre : L’amour est à la lettre A, de Paola Calvetti, collection Grands romans, éditions Presses de la cité, traduit de l’italien par Françoise Brun, 2009, 380 pages, ISBN 978-2-258-07893-2 .

L’histoire : Milan, début 2001. Emma, la cinquantaine, vient d’hériter de la papeterie de sa tante. Elle la transforme en librairie, Rêves&sortilèges, une librairie cosy (même si elle déteste les anglicismes), consacrée aux livres qui parlent d’amour, depuis les grands classiques jusqu’aux dernières parutions. Un jour entre dans sa boutique Federico, son amour d’adolescente, elle ne le reconnaît pas, il lui envoie une lettre. Ils se rencontrent une première fois. Mais Federico, architecte dans l’équipe de Renzo Piano, est marié à Anna, vit à New-York et a une fille adolescente. Emma est divorcée, en bons termes avec son ex et son fils Mattia qui passe le bac (puis ira à Sydney un an, puis à la fac…). Commence alors une sorte de roman épistolaire, avec les lettres de Federico, depuis des bistrots ou des lieux de paix (parcs, musée, etc.), par boîtes postales interposées. Elle lui parle de lecture, de la librairie (étendue à une auberge puis un petit hôtel), il lui parle de la bibliothèque J.P. Morgan, à la rénovation de laquelle il participe. Entre les lettres, un récit à la première personne de la part d’Emma. Ils se verront peu, quelques jours par an, à Paris et à Belle-Île.

Mon avis : j’ai adoré. Ce livre est plein de petites pépites, de références à des lectures, d’expressions qui ont trouvé écho en moi. Quelques exemples ? Page 61, la Participation démocratique, presque la démocratie participative d’une ex-candidate aux présidentielles, mais ici, ce sont les lecteurs et clients qui font des propositions d’achat. Tout au long du livre, le choix des vitrines mensuelles. Page 75-77, une jolie lettre de Federico racontant le 11 septembre 2001. Les toilettes avec coin lecture… et en particulier un livre (page 254), Lire aux cabinets de Henry Miller, dont je vous ai parlé il y a quelques mois… Page 123, curieux, les pommiers en fleur… le 15 mai à New-York, ils fleurissent si tard là-bas ? Page 132, Princesse de Clèves. Ça ne vous dit rien ? Rassurez-vous, au président de la République non plus, lui qui ne comprend pas qu’elle puisse faire partie de questions de culture générale à un concours… Pauvre Madame de Lafayette, encore que depuis quelques mois, beaucoup de monde l’a lu ou porté le badge Je lis la princesse de Clèves, grand succès au dernier salon du livre à Paris. Je suis sûre que plein d’autres passages seront pour vous des souvenirs de lecture, des petites madeleines…

Pour aller plus loin, allez visiter le site de la librairie, reconstituée d’après le livre… Si vous tombez d’abord sur le concours, cliquez sur n’importe quel lien et vous aurez de l’aide en entrant directement dans la librairie du roman !

Logo de Chez les filles Le site Chez les filles.com (merci à eux et notamment à Suzanne) m’ont déjà envoyé ces autres livres, que j’ai parfois aimés, parfois pas du tout. Retrouvez-les sur la page des livres reçus pour critique.

Cinéma : Une histoire italienne

Hier soir, je suis allée voir Une histoire italienne (Sanguepazzo) de Marco Tullio Giordana. Il faut dire qu’il fallait viser juste : il passe six soirs sur sept cette semaine, à 20h30 uniquement (avec une durée du film de 2h30), au CGR Castille du centre-ville de Poitiers. Bonne nouvelle quand même, pour une fois, ils passent un film en VO. Mais les spectateurs n’étaient guère au rendez-vous : 8 en tout et pour tout. Et si le CGR fait des progrès dans sa programmation, il continue de rallumer la lumière pendant le générique. Cette fois, les 20 premières secondes ont été respectées… Et cinq des huit spectateurs sont quand même restés jusqu’au bout de celui-ci. Mais voici le film.

L’histoire : à l’aube du 30 avril 1945, à Milan, quelques jours avant la libération de cette ville, deux corps sont retrouvés, identifiés par une pancarte : Osvaldo Valenti (Luca Zingaretti) et Luisa Ferida (Monica Bellucci). Il s’agit en fait de deux acteurs qui ont été encouragés par le régime fasciste et viennent d’être exécutés par des partisans. Ensuite, le film revient sur la genèse de leur amour jusqu’à leur mort, mêlant des scènes de diverses époques et surtout un troisième personnage, comte et réalisateur avant la guerre et résistant connu sous le nom de Taylor (Alessio Boni). La quête de la drogue, cocaïne puis morphine, par Osvaldo Valenti est un autre fil rouge…

Mon avis : s’il y a des passages un peu longs, une histoire finalement ordinaire en toile de fond (une femme, deux hommes follement amoureux d’elle), cette plongée dans l’Italie fasciste, des premiers aux derniers jours avec les résistant de la dernière heure, les collaborateurs etc. vaut vraiment le déplacement. Dépêchez-vous, le film est sorti le 9 juillet, mais s’il a ailleurs aussi peu de spectateurs qu’ici, il risque fort de quitter vite les affiches.