Pour le défi Mars, mois de l’Europe centrale organisé par Schlabaya, j’ai longuement hésité à vous « refaire le coup de saint Martin »… Mais il n’est pas facile de tenir la chronique sur Poitiers et de répondre en même temps à ce défi… Pour la semaine hongroise en 2011, je vous avais donc présenté saint Martin, né en Hongrie (à Sabaria ou Savaria en Pannonie, aujourd’hui Szombathely) et fondateur de l’abbaye de Ligugé dans la Vienne. Je vous ai ensuite reparlé de ce personnage à Tours, avec un aperçu de la basilique, la charité de Martin par Varenne, la messe miraculeuse de saint Martin par Alaphilippe… Donc, si vous voulez relire son histoire, je vous invite à relire mon article sur Ligugé, et à aller aussi sur place visiter l’abbaye, sa librairie et sa boutique (plus d’informations sur son site officiel).
Cette fois-ci, je vous emmène à Poitiers, dans l’église Saint-Hilaire-le-Grand, dont je vous ai déjà parlé plusieurs fois avec la mort d’Hilaire sur un chapiteau, le chevet et une autre vue ici, l’inscription d’Hugo le trésorier, le tombeau de Constantin de Melle, le chemin de croix de Jean Claro. Un important ensemble de peintures murales du 11e siècle y a été mis au jour. Il y a notamment des évêques, des scènes en rapport avec l’Apocalypse, mais cela, ça sera pour un autre article. Je vous emmène aujourd’hui dans l’absidiole nord. Si vous regardez la fenêtre, l’ébrasement gauche nous concerne aujourd’hui, il faut regarder assez haut. Il s’agit de l’une des scènes les plus fréquemment représentées dans la vie de saint Martin, dite la Charité de Martin. La scène se passe en 337, alors que Martin, soldat romain, est en garnison à Amiens. Il partage la moitié de son manteau avec un pauvre: c’est alors qu’il est frappé par la foi et se convertit au christianisme. En général, dans les Charités, il est représenté à cheval. Ici, il est représenté debout, vêtu en soldat romain, son nimbe (le disque jaune derrière sa tête) indique sa sainteté. il tient son manteau et son épée devant lui, en faisant face au pauvre, maigre, à moitié dévêtu, les genoux pliés.
La fenêtre située au nord du chœur, donc à gauche de l’absidiole précédente, est fermée par une verrière qui porte également une représentation de saint Martin, cette fois vêtu de ses vêtements épiscopaux. Cette verrière a été réalisée en 1921 par les ateliers de Luc Fournier, peintre verrier à Tours.