Archives par étiquette : J.M. Coetzee

Scènes de la vie d’un jeune garçon de J.M. Coetzee

Couverture de Scènes de la vie d'un jeune garçon de JM Coetzee pioche-en-bib.jpgAprès avoir lu L’été de la vie de J. M. Coetzee, j’ai eu envie de reprendre son autobiographie depuis le début…. J’ai emprunté ce livre à la médiathèque.

Le livre : Scènes de la vie d’un jeune garçon, de J. M. Coetzee, traduit de l’anglais (Afrique du Sud) par Catherine Glenn-Lauga, éditions du Seuil (existe au format poche), 190 pages, 1997, ISBN 9782020321037.

L’histoire : à Worcester en Afrique-du-Sud, dans les années 1950. John vit avec son frère une vie d’enfant très protégé par ses parents, son père, avocat, vient de rentrer de la guerre et n’a plus de cabinet, sa mère avait été institutrice mais ne travaille pas. Alors qu’à l’école et chez les scouts, il semble inadapté à la vie (il est trop protégé par ses parents, pas battu par eux), il nous livre une vue sans complaisance de l’école qui maltraite les enfants, et pourtant, c’est une école réservée aux blancs… Il suit un enseignement en anglais, méprise les Afrikaners, leur langue et leur grossièreté, est fasciné par les métis et les noirs, mis à l’écart… À l’école, le choc des religions est bien vivant. Comme ses parents ne lui ont pas donné de consigne et qu’il est fasciné par Rome et la Grèce antique, il se déclare catholique romain… Il est alors rejeté de la majorité des protestants, traité de « juif » (ces derniers sont les seuls qui ne semblent pas le tourmenter)… et les catholiques ont des doutes sur sa foi puisqu’il ne vient pas au catéchisme… À la maison, c’est la mère qui semble tenir le ménage, le père est effacé… jusqu’au retour (catastrophique) à la vie d’avocat au Cap…

Mon avis : beaucoup d’humour et d’auto-dérision dans ce récit, peut-être pas autant que dans le dernier paru, L’été de la vie, mais tous les ingrédients sont déjà là… La lecture de ce premier volume permet aussi de mieux comprendre sa relation avec son père dans le dernier tome. il faudra que je lise aussi Vers l’âge d’homme pour boucler la boucle de l’autobiographie de ce prix Nobel de littérature (2003).

L’été de la vie de J. M. Coetzee

logo du chalenge 1% rentrée littéraire 2010 Jacquette de l'été de la vie de JM Coetze Avec ce livre dont on parle beaucoup, j’inaugure mes lectures du défi du challenge du 1 % rentrée littéraire 2010, repris par Schlabaya, j’alimente ma page des prix Nobel de littérature (2003 pour JM Coetzee) et celle de mon tour du monde en lecture, défi organisé par Livresque.

Le livre : L’été de la vie de J. M. Coetzee, traduit de l’anglais (Afrique du Sud) par Catherine Lauga du Plessis, éditions du Seuil (possibilité de lire le premier chapitre), 316 pages, 2010, ISBN 97820210002906.

L’histoire : de 1972 à 1975 (carnets de Coetzee en Afrique-du-Sud), en septembre 2007 à Sheffield en Angleterre (interview de Martin), en décembre 2007 à Saõ Paulo au Brésil (Adriana) et à Sommerset West en Afrique-du-Sud (Margot), en janvier 2008 à Paris (Sophie), en mai 2008 à Kingston en Ontario (Julia). Un universitaire anglais réalise à travers le monde une série d’entretiens avec des personnes qui ont connu Coetzee, récemment décédé (dans le livre…). Il a choisi de s’entretenir avec Julia, une ancienne amante qui rapporte leur brève liaison, Margot, une cousine qui raconte un noël en famille près de Merwille, Adriana, une danseuse brésilienne dont le mari est dans le coma suite à une agression et dont il a la fille en cours particulier, Martin, avec qui il a été en concurrence pour un poste à l’université du Cap, Sophie, avec qui il a réalisé un cours sur la littérature africaine.

Mon avis : une forme très originale d’autobiographie romancée… S’imaginer mort et sa vie racontée par des personnes qui l’ont connu, voilà le parti choisi par Coetzee (sans prénom, c’est son choix, parfois John dans les entretiens), un portrait pessimiste, qui montre un homme terne, mal peigné et pas toujours agréable, qui vit avec son père mais qui n’approuve pas ses positions sur l’apartheid, mais dont il dresse un portrait très sensible dans les dernières pages. Un livre brillant, que j’ai dévoré lors de mes dernières vacances… L’apartheid, la place des métisses surtout, sont en filigrane tout au long du livre. Derrière un récit (enfin, des récits) en apparence d’interview, des questions importantes sont abordées. Par exemple, pour Margot, il s’agit de la lecture par l’universitaire de la transcription d’un premier entretien… Margot n’y reconnaît pas ses mots, a dû mal avec une transcription à la troisième personne, trouve que l’universitaire a romancé et trahi certains de ses propos. Une critique de l’entretien par le sociologue ou l’ethnologue derrière quelques phrases au passage. Un peu sur le même thème, Martin, s’interroge sur le choix des témoins. Coetzee aborde aussi au fil des pages, juste par évocation, certains de ses livres… Terre de crépuscule avec Julia, Foe avec Adriana, Au cœur de ce pays avec Sophie, etc.

Du même auteur, j’ai aussi lu Scènes de la vie d’un jeune garçon.

logo tour du monde en lecture Ce livre entre dans le cadre du défi du tour du monde des livres, organisé par Livresque, au titre de l’Afrique-du-Sud.