Près du casino de la Rochelle, à quelques centaines de mètres du monument aux morts de 1914-1918, a été érigé un monument aux Forces Françaises Intérieures / FFI. Il se compose d’une grande stèle à la Résistance, avec la copie de l’appel du 18 juin, une croix de Lorraine et l’inscription « Résistance / 1940-1945 / Forces françaises libres / résistance intérieure »…
… et d’une stèle plus petite où est incluse une plaque en bronze dominée par un déporté et qui porte le nom des camps de concentration européens (y compris certains rarement cités, comme le camp de Rawa-Ruska en Ukraine) et ainsi que le nom de camps d’internement en Poitou-Charentes et au-delà, j’espère n’avoir rien oublié dans mon relevé, je reparlerai dimanche prochain des camps de Poitiers / Pierre Levée et Biard (la Chauvinerie aux Montgorges: voir le Frontstalag, le camp de la Chauvinerie et le camp de la route de Limoges, ainsi que le témoignage de Paulette).
Voici la liste qui figure sur la stèle :
Auschwitz
Ravensbruck
Neuengamme
Sachsenhausen
Buchenwald
Mathausen
Dachau
Rawa-Ruska
Struthof
Miranda
Tonnay-Charente
Rétaud
Ferrières
Marans
Saujon
Château-Gaillard
Gué-d’Alleré
Yves
Saint-Simon-de-Bordes
Marignac
Heurtebise
Eysses
Souges
Mont-Valérien
Biard
Romainville
Pierre-Levée
Fort du Ha
Saint-Maurice
Lafond
Il porte la signature de Henri Gayot, qui a donné son nom au square où se trouve le monument. Professeur de dessin à La Rochelle, Henri Gayot (1904-1981) fut résistant du groupe « honneur et patrie » sous le pseudonyme de « le normand », déporté, revenu des camps avec de puissants carnets de dessins des camps de Natzweiler-Struthof dans le Bas-Rhin (voir aussi ses dessins dans l’exposition sur ce camp) puis de Dachau en Allemagne. A son retour, il a repris ses dessins et les a fait graver.
La stèle est dominée par un déporté de retour des camps, rasé et décharné, portant une flamme de la liberté. L’artiste a utilisé toutes les possibilités de la sculpture, du haut-relief de la flamme et de la main droite à la gravure fine pour les jambes. Une sculpture d’une très grande force, je trouve…
Photographies de juin 2011.
Pour aller plus loin :
– Henri Gayot, Occupation, Résistance, Libération en Charente-Maritime, Comité d’histoire de la deuxième guerre mondiale, 196 pages, 1973.
– le site du camp de Natzweiler-Struthof.
– Service départemental de l’ONAC de Charente-Maritime et l’Union départementale des Combattants Volontaires de la Résistance, La plume, le crayon et le bronze, sources de mémoire – Henri Gayot, un résistant rochelais déporté au Struthof, 2002.
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