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Les innocentes d’Anne Fontaine

Les innocentes d'Anne FontaineJe suis allée voir hier Les innocentes d’Anne Fontaine (revoir mon avis sur un de ses films précédents, La fille de Monaco).

L’histoire : en Pologne, en décembre 1945. Dans un hôpital temporaire de la Croix Rouge,  Mathilde Beaulieu [Lou de Laâge], fille d’ouvriers communistes, assiste Samuel [Vincent Macaigne], le chirurgien juif dont toute la famille a été décimée à Bergen-Belsen. Un jour, une jeune sœur d’un couvent de bénédictines vient chercher de l’aide : l’une des religieuses souffre en couches depuis 24 heures. Contre l’ordre établi (les Polonais doivent être aidés par la Croix-Rouge polonaise), elle finit par se rendre au couvent, pratique une césarienne avec les moyens du bord, avant d’apprendre que sept religieuses sont enceintes et sur le point d’accoucher, toutes ont été violées il y a 9 mois par des soldats soviétiques. La Mère supérieure [Agata Kulesza] lui fait jurer le silence, elle confiera l’enfant au village, il n’est pas question qu’elle revienne. Mais l’une des religieuses, Maria [Agata Buzek], promet de la faire entrer pour vérifier les suites de la césarienne. Au retour de cette deuxième visite, des soldats russes arrêtent son véhicule et entreprennent de la violer, arrêtés in-extremis par leur supérieur. Il ne la laisse cependant pas passer et elle doit retourner au couvent…

Mon avis : Anne Fontaine s’est inspirée de l’histoire de Madeleine Pauliac dont elle a eu connaissance par son neveu, qui détenait son journal intime. Elle mêle plusieurs thèmes, les viols commis par des soldats, les enfants abandonnés ou orphelins de guerre, la foi / les fois (catholique, juive, communiste?), l’occupation de la Pologne dans les mois qui suivent la Deuxième Guerre mondiale. La vision semble parfois un peu simplistes: les médecins soignent sans arrière-pensée, alors que dans le camp des religieuses, il y a certes la foi pour la quasi totalité (pas toutes), mais aussi le secret, l’infanticide, le suicide… pas très catholiques! Révéler le secret serait la mort du couvent, dont les biens sont convoités par le nouveau gouvernement communiste. La mère supérieure a cru bon de se débarrasser des premiers bébés en les confiants à Dieu (au pied d’un calvaire dans le froid de l’hiver polonais) plutôt qu’à une famille, mais elle est « punie » (je fais un raccourci qui me semble implicite dans le film) car victime d’une syphilis à un état avancé, qu’elle refuse de laisser soigner. Je trouve que ce film n’est cependant pas aussi fort que Ida, de Paweł Pawlikowski, qui abordait le thème d’une petite fille juive cachée dans un couvent polonais.

Cinéma : la Fille de Monaco

Le film : La fille de Mocaco, film réalisé par Anne Fontaine [de la même réalisatrice, voir Les innocentes].

L’histoire : Bertrand, un avocat pénaliste (Fabrice Luchini) se rend à Monaco pour défendre une vieille dame qui a sauvagement tué au couteau un russe. Du coup, le fils de cette dame vient de changer d’avocat, et lui colle aux basques (enfin, à 6 m, au moins au début) un garde du corps (Roschdy Zem), pendant toute la durée du procès. Bertrand, coureur, drague plus ou moins. Et finit par se trouver face à face avec Audrey (Louise Bourgoin), ex call-girl, ex participante à une émission de téléréalité trash et actuellement présentatrice de météo. Elle lui fait découvrir le monde de la nuit monégasque, avec lequel il ne serait jamais entré en contact seul, au péril du suivi du procès. Le garde du corps, ex amant d’Audrey, tente de gérer la situation. Qui dérape souvent complètement.

Ce que j’en ai pensé : cela faisait un moment que je n’étais pas allée au cinéma (un mois depuis Une histoire italienne). Il n’y avait pas grand chose qui me tentait. Du coup, quand j’ai vu que ce film sortait, avec Fabrice Luchini que j’aime bien (le dernier film que j’avais vu avec lui, c’était Paris de Klapisch. Et bien, je ne sais pas pourquoi il a choisi de participer à celui-ci, dont je n’ai vraiment pas adhéré à l’histoire. En dépit de ce scénario, les acteurs sont assez bons, surtout Roschdy Zem, que j’ai trouvé excellent. Lucchini en fait trop cette fois dans le rôle de l’avocat coincé qui découvre les plaisirs de la vie. Je classerai ce film dans la rubrique des films qu’on peut voir à la rigueur… Et le grand écran n’est pas indispensable, vous pouvez attendre le DVD ou le passage à la télévision.

L’un(e) d’entre vous a-t-il (elle) vu Gomorra ? J’avais trouvé la présentation violente, les personnes que je connais qui ont vu ce film le trouvent décevant et trop violent. Et vous ? Je ne sais pas encore si j’irai.