Le monument aux morts de Loudun se trouve en bordure du boulevard du maréchal Leclerc, il a été entouré de stèles pour les conflits postérieurs à 1914-1918.
Le monument aux morts a été commandé en mars 1919, la sculpture en bronze et en pierre est réglée en septembre 1920, le monument inauguré le dimanche 29 mai 1921. Un petit tour sur le site ses archives départementales de la Vienne permet de lire les récits de l’inauguration dans L’avenir de la Vienne, permet de trouver au mois de mai ( vue 35, lundi 30 et mardi 31 mai, discours de M. Raoul Péret) et au mois de juin (vue 2, mercredi 1er juin), le récit complet de l’inauguration… sans aucun mot sur la sculpture ou sur le monument!
Sur le socle de pierre, au pied de la statue en bronze, est apposée la signature du sculpteur : » Eugène L’Hoest / sculp[te]ur à Paris ». Il s’agit de Eugène [Léon] L’Hoëst (Paris 12 juillet 1874 – 24 décembre 1937), dont des sculptures se trouvent un peu partout, y compris au musée de Constantine en Algérie… Sa fiche dans la base Monumen ne permet pas de savoir qui est le fondeur… je n’ai pas vu sa marque, mais il n’est pas vraiment possible de faire le tour de la sculpture.
Le monument porte d’autres signatures, « A. Mage, Entr[epren]eur » sur le socle à droite, « Boucher L. / Marteau C. » sur le socle à gauche, et encore « Laurier A., Grégoire C. » Un tour aux archives s’imposerait pour élucider le rôle de chacun.
Le monument se compose d’un socle qui porte les noms gravés des soldats morts. Au-dessus, une large stèle leur rend hommage (en majuscules) : « aux / enfants / de / Loudun / morts / pour la / France / 1914 1918 ». Sur la droite se tient debout, de trois quarts, une statue en bronze, allégorie de la République portant au creux de son bras gauche une gerbe de blé et qui lève sa main droite tenant une palme au-dessus de la dédicace. À l’opposé gît le paquetage d’un soldat.
Voici ce paquetage complet du soldat, sculpté en pierre, son sac à dos, son casque, sa gourde, sa besace, qui reposent sur un lit de feuilles.
L’allégorie de la République soutient au creux de son bras gauche une gerbe de blé et une faucille. Contrairement à ce que certains auteurs ont affirmé, il ne s’agit pas d’une allégorie de l’agriculture, mais bien d’une République, ces blés fauchés pouvant symboliser à la fois les vies des soldats fauchés par la mort et le renouveau (nouvelle récolte).
Voici deux détails de la République, de dos (en haut) avec une vue de son chignon, et son pied droit nu dans sa sandale, deux détails qui sont fréquents sur les allégories de la République, comme sa longue robe à l’antique.
Pour aller plus loin : Vous trouverez d’autres informations sur cette œuvre dans le Parcours du patrimoine consacré aux monuments aux morts avec une allégorie de la République, et dans le dossier documentaire réalisé par le service de l’inventaire du patrimoine culturel de la région Poitou-Charentes).
Charlotte Pon-Willemsen, Les allégories de la République sur les monuments aux morts en Poitou-Charentes. Parcours du Patrimoine, n° 342. Geste éditions, 2008, p. 50, 51.
Jérôme de La Roulière, La Grande Guerre ; les monuments aux morts dans le Poitou. Le Picton, n° 165, mai-juin 2004, p. 4.
Mes articles sur Loudun:
- Théophraste Renaudot : sculpture, buste et musée
- le donjon
- le monument aux morts
- Loudun de Hervé Rusig, Davide Furno et Paolo Armitano (bande dessinée)
c’est très intéressant et ces stèles autour, je n’avais jamais rencontré pareils monuments….
Ca arrive, quand il n’y a pas assez de place sur les anciennes plaques de 14-18 pour ajouter les victimes des conflits suivants, ou plus de place sur les autres faces, par exemple si elles sont cachées, comme ici.
Pour votre information
Sur notre site du Souvenir Français nous relatons l’inauguration du monument aux morts de Loudun qui se trouve situé sur le Boulevard Loche et Matras et nous apportons des renseignements sur les poilus qui sont morts pour la France.
CDT
J.S
intéressante l’explication du symbole; j’ai bien peur que beaucoup de symboles ne soient maintenant « incompris »…