L’amiral Duperré domine le vieux port de La Rochelle, au bout de la flèche rouge, pour vous repérer, en face de la Grosse Horloge.
Le monument est composé d’un haut socle qui porte deux inscriptions et deux reliefs,
surmonté d’une statue en bronze de l’amiral qui tourne le dos à la mer (ou, pour être plus positif, regarde sa ville natale).
Cette statue porte la signature du sculpteur et la date, » 1868 / Pierre Hébert « …
ainsi que la marque du fondeur : » F[on]du par V[ict]or Thiébault « , dont je vous ai déjà parlé pour le monument aux morts de 1870-1871 de Jules Félix Coutan à Poitiers ou le Gloria Victis d’Antonin Mercié à Niort. Je vous reparlerai de Pierre Hébert (Villabé, 1804- Paris, 1869) pour d’autres œuvres dans les prochains mois.
L’amiral est donc représenté debout, le pied droit légèrement en avant, une longue vue dans la main droite.
Il est vêtu de son uniforme… Remarquez son double menton…
Derrière lui, des objets qui évoquent son métier, des cordages, une ancre…
…et des boulets de canon que l’on voit mieux sur ce détail.
et en tournant un peu, voici l’ancre et le bas du riche uniforme.
Le premier relief montre le départ du jeune Duperré comme mousse depuis La Rochelle.
Un petit détail de la mère qui embrasse son fils, qu’une barque attend pour l’emmener au bateau (le Henri IV) au-delà du port. Cadet d’une grande famille rochelaise, Victor Guy Duperré n’eut d’autre choix que de s’embarquer dans la marine.
Avec la signature et la date » Émile Hébert / 1869 « . [Pierre Eugène] Émile Hébert (1828-1893) a sans doute aussi aidé son père Pierre à terminer la statue de l’amiral.
Sur le second relief, il reçoit une épée d’honneur après la prise d’Alger en 1830.
Avec lui aussi la signature et la date » Émile Hébert / 1869 « .
Sur le devant du monument, une plaque avec l’identification » Duperré / Victor Guy / Né à La Rochelle le 20 février 1775 / mousse capitaine amiral / « Coule si tu peux, je n’amène pas » / « Feu partout » Combat de la Sirène / Devant Groix 22 mars 1808 « . La plaque ne le dit pas, il fut aussi baron d’Empire en 1810, pair de France sous la restauration, ministre de la marine et des colonies (plusieurs fois à partir de 1834), et est mort à Saint-Servan en 1846.
Et pour terminer, au dos, la plaque de la dédicace, » sous la présidence / de S.E. l’amiral Ricault de Genouilly / ministre de la marine et des colonies / délégué de S.M. Napoléon III / empereur des Français / ce monument a été inauguré le 17 octobre 1869 / Hébert père architecte / et / Hébert fils sculpteur / Thiébaut fondeur / Jolly entrepreneur « . Bien qu’en bronze, cette statue a échappé aux fontes par les Allemands en 1940-1942.
Toutes ces photographies datent du 25 juin 2011.
et bien véro comme tu te ballades bien dis donc, superbe la ballade, j’espère que ta journée fut ensolleillée,,une envie de respirer l’air du large? bisous
AVec le brouillard qui ne s’est pas levé hier, un peu de soleil, souvenir printanier, ça fait du bien!
La Rochelle est une ville que j’aime beaucoup.
il y avait un bac qui portait son nom…avant le pont
Toute petite précision si vous me le permettez : l’amiral tourne le dos à la mer, « regardant sa ville natale ».. Oui, oui, mais non, non… Il regarde sa maison natale, située à sur ce même Cours Duperré, anciennement « Grand Rive ». Cette maison est à 30 mètres de lu , sise entre le bar « Duperré » et celui de « La Marine » classée à l’inventaire des MH, ce que signale une plaque posée à cet endroit.
Autre petit détail, la frégate « Sirène » qu’il commandait lors de l’héroïque combat naval s’appelait auparavant « La Fidèle »… Bien nommée… La petite histoire, enfin, rapporte qu’avant le fameux « Coule si tu peux… » il aurait prononcé le mot que Cambronne a immortalisé, le Général lui même assurant qu’il n’était pas le premier à l’avoir dit lors d’un combat.. 😉
Bravo pour ce joli et riche documentaire que je découvre tardivement avec beaucoup de plaisir.