La cathédrale de Poitiers : le Christ du portail central

Poitiers, le portail central de la cathédrale, 1, vue générale

Pour Pâques 2009 (j’avais lié Pâques, la résurrection et le Jugement dernier…), j’avais édité cet article avec une seule photographie et un très bref commentaire. Je vous montrerai en détail dans un autre article le Jugement dernier (avec le paradis et l’enfer). Je vous emmène donc aujourd’hui dans une visite plus approfondie de la partie haute du tympan… Pour ceux qui connaissent la cathédrale de Paris, la représentation du tympan du portail central y traite le même sujet, dans une figuration assez proche. On trouve ce thème aussi sur les cathédrales de Bourges et Strasbourg et quelques autres.

Poitiers, le portail central de la cathédrale, 2, le tympan sculpté

Nous sommes donc sur la façade occidentale de la cathédrale Saint-Pierre à Poitiers, sculptés sans doute un peu après le milieu du 13e siècle, dans un style gothique, un siècle après le début de la construction de cet édifice. Alors qu’en Poitou-Charentes (contrairement à d’autres régions), il n’y a pas de tympan sculpté à l’époque romane, nous trouvons juste après des chefs-d’oeuvre de sculpture sur les trois tympans de cette façade. Celui du portail central s’organise en trois registres. En bas, les morts sortent des cercueils pour le Jugement dernier. Au-dessus a lieu le Jugement dernier, l’archange Michel procède au tri, avec le paradis à gauche quand on regarde (à droite de l’archange) et l’enfer à droite. J’y reviendrai… dans un autre article!

Poitiers, le portail central de la cathédrale, 4, le Christ au centre en haut Tout en haut, le Christ trône en majesté, les avant bras sont cassés mais il semble avoir eu les deux mains levées. Il est représenté assis, de face, et encadré de quatre anges (il n’y en a que deux à Notre-Dame de Paris), Marie et Jean, qui intercèdent auprès de lui pour les âmes des registres inférieurs. Vous remarquerez que le trône sur lequel il est assis est large mais sans dossier. Son vêtement lui laisse le torse découvert, faisant apparaître la plaie au niveau de son sein droit. Derrière son nimbe cruciforme sortent des rinceaux végétaux, sans doute de la vigne.

Poitiers, le portail central de la cathédrale, 5, deux anges et une sainte en haut à gauche A la droite du Christ (à gauche quand on regarde le portail), se trouvent un ange agenouillé, Marie également agenouillée, portant un voile, un peu plus grande et un ange debout qui présente de la main gauche un linge au Christ. L’ange de gauche sonnait de la trompette (la trompe de l’Apocalyse) : le corps de l’instrument a disparu mais on en voit le pavillon qui déborde dans le registre juste en-dessous.

Poitiers, le portail central de la cathédrale, 6, un ange et la sainte Les anges ont une adorable… bouille d’ange, avec des cheveux bouclés. Marie lève légèrement la tête vers Jésus, son fils.

Poitiers, le portail central de la cathédrale, 7, deux anges et un saint en haut à droite A la gauche du Christ (à droite quand on regarde la façade), deux anges dans la même position que les premiers encadrent saint Jean.Celui tout à droite devait lui aussi sonner de la trompe, si l’on en juge par la position de ses bras (ses mains sont elles aussi cassées) et surtout par ses joues gonflées (comme le premier).

Poitiers, le portail central de la cathédrale, 8, un ange et un saint en haut à droite L’ange le plus proche du Christ porte une croix écotée (faite de bois brut, tout juste ébranché, on voit le départ des petits rameaux notamment sur la barre horizontale) alors que Jean, agenouillé, prie en position agenouillée. Il tient autre chose dans la main droite, sans doute un fragment de la couronne d’épines.

Pour aller plus loin : un beau livre récent, Collectif (Claude Andrault-Schmitt, Christian Barbier, Yves Blomme, Jean-Pierre Blin, Bernard Brochard, Marie-Thérèse Camus, Robert Favreau, François Jeanneau, Françoise Perrot, Yves-Jean Riou, Albert Rouet, Jean-Pierre Roussel), La cathédrale de Poitiers, éditions Le Temps qu’il fait, 2007, 176 pages (ISBN : 978-2-86853-415-6).

Mes autres articles sur la cathédrale Saint-Pierre de Poitiers : un coq, deux dragons affrontés, aux cous entrelacés, un animal fantastique, plus ou moins un griffon avec un buste et une tête d’oiseau et un arrière-train de cheval, deux étranges dragons, repris plus en détail ici, un lion mange un dragon, un phénix dans les flammes, le Paradis.

7 réflexions sur « La cathédrale de Poitiers : le Christ du portail central »

  1. Amaryllis

    On trouve les mêmes thèmes sur le portail nord de la cathédrale de Reims. Je me suis encore arrêtée tout à l’heure pour en admirer les détails. On peut y passer des heures à les scruter… Merci de nous les faire vivre

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  2. Bidouillette

    C’était effectivement le jour!!!! Dommage que beaucoup de personnes se replient sur elle en ce jour, alors qu’il devrait être fait de générosité………
    Bisous et bon long we!!!!!

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