J’avais noté ce livre dans le petit carnet offert par Emmanuelle et l’ai récupéré à la médiathèque (dans une annexe). J’avais envie de le lire après Out, mais après avoir lu Intrusion, j’hésitais à relire un livre de cette auteure.
Le livre : Le vrai monde de Natsuo Kirino, traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Vincent Delezoïde, collection Thrillers, éditions du Seuil, 2010, 213 pages, ISBN 978-2020981279.
L’histoire : dans la banlieue de Tokyo de nos jours au mois d’août. Un matin, alors qu’elle est en vacances mais doit aller à un cours intensif, Toshiko, élève en dernière année de lycée, entend un fracas de verre brisé chez ses voisins. Un peu plus tard, en allant à la gare en vélo, elle croise le fils des voisins, qu’elle surnomme « le lombric ». Il lui assure que tout va bien chez eux… En rentrant des cours le soir, Toshiko s’aperçoit que son téléphone portable a disparu, ainsi que son vélo. Mais de retour chez elle, un choc l’attend: la voisine a été assassinée à coups de batte de base-ball et le principal suspect est son fils… Elle décide de ne pas parler des bruits entendus, ni d’avoir croisé le fils vers midi… Et voilà que sa cousine et ses amies sont appelées tour à tour par ce garçon: c’est lui qui a pris le portable et le vélo… S’engage alors un étrange jeu, où les quatre filles vont aider le fugitif…
Mon avis : en tapant la traduction, j’ai spontanément mis « traduit du japonais », puis ai vu traduit de l’anglais (États-Unis): c’est quoi ce scandale, une traduction de traduction? Le Seuil n’a pas honte de faire traduire une traduction (et donc déjà une interprétation) plutôt que l’original??? Apparemment pas, puisque c’est clairement spécifié sur l’achevé d’imprimé page 7, et que le Seuil l’a aussi fait pour Monstrueux, un autre titre de cette auteure. Une pratique inadmissible!
Ceci dit, il est quand même probable que la forme du roman (à défaut du fond et du rythme) ait été respecté. Les chapitres se placent alternativement dans la bouche de chacun des cinq adolescents. Il s’agit d’une critique violente de la société japonaise, ici du système éducatif, des cours intensifs supplémentaires pour réussir à entrer dans la bonne université, de l’abandon des parents, si pris par leur boulot et les apparences sans se soucier du bien-être de leurs enfants… qui du coup se méfient du monde des adultes.