Depuis quelques jours (et il y a quelques mois), la presse et les collectivités locales nous ont rebattu les oreilles avec les Championnats de France 2014 de cyclisme sur route, « à Poitiers et au Futuroscope« . La semaine dernière encore, la fédération française de cyclisme (tous dopés!) exigeait que les bistrots de la place d’Armes remballent leurs terrasses. Après négociations, ils ont dû les enlever pendant quelques heures et ont pu partiellement les remettre à d’autres heures, en manipulant des dizaines de tables et des centaines de sièges. Cela nous coûte plus de un million d’euros en impôts qui n’iront pas à d’autres choses plus urgentes: 556.000€ ou 843.000€, ce n’est pas clair en subventions du conseil général, pas facile de trouver la somme exacte, 120.000€ de la Région Poitou-Charentes, 120.000€ de Grand Poitiers, plus la « valorisation » de l’intervention des services du Conseil général, de Poitiers et de l’agglomération, tout cela pour empirer la situation économique du centre-ville et des magasins autour du Futuroscope. Selon la ville de Poitiers et le conseil général, largement relayés par la presse locale, il y aura 3€ de retombées pour 1€ de subvention, en remplissant les hôtels et en donnant une bonne image de la ville et du Futuroscope (à une quinzaine de kilomètres, rappelons-le), avec 100.000 spectateurs, pas vus en ville en tout cas!
En tout cas, voici ce que j’ai pu observer samedi et dimanche.
Samedi. 8h20, départ pour le marché, il pleut mais pas question de prendre le bus, ils sont interrompus entre la gare et la place du marché Notre-Dame… Je prends donc la rue Renaudot et doit sérieusement négocier pour pouvoir traverser à pied la rue Victor-Hugo (en face du 3 rue Victor-Hugo, pas loin du lycée et du portail des Augustins). Le départ (des amateurs) n’est pourtant que dans une heure et la rue est déserte… Je fais tranquillement mon marché (vu qu’il n’y a strictement personne) et une pause café avec quelques habitués (dont Olivier) Aux arts. Retour à 10h30, il ne pleut plus, les amateurs ont fait leur « faux départ » (ils rejoignent en fait en peloton le vrai départ à 10km), les terrasses sont partiellement ressorties, la place est absolument déserte, la rue Victor Hugo aussi. D’habitude, il y a quand même des gens qui circulent, pour aller au marché ou dans les magasins des rues piétonnes. Je suis ressortie à 17h, pour aller au cinéma (voir Au fil d’Ariane, de Robert Guédiguian), la place était toujours quasi déserte, les rues piétonnes à peine comme un jour de semaine, en tout cas pas comme un premier samedi de soldes, et il y avait 150 places libres au parking Carnot/hôtel de ville, plein d’habitude le samedi, même sans solde.
Dimanche, 10h15, je fais un crochet par le viaduc des Rocs / Léon-Blum, pour aller chercher le pain, la course hommes passe dans une demi-heure, il n’y a que les services techniques qui bloquent le trafic et un journaliste qui s’ennuie, assis sur le muret (tiens, il faut que je vous montre comment il a fallu des mois pour faire passer les trottoirs du noir au blanc et avoir enfin un abribus). Où est la « grande fête populaire »? Sans doute vers le vrai départ, ou sur le parcours de 22km que les coureurs vont prendre 10 fois, avec du vent et sans doute quelques averses.
10h46 (oui, j’ai quand même attendu qu’ils passent). Le peloton déboule depuis la descente de la rue de Verdun, ils n’ont même pas dû apercevoir le monument aux morts de 1914-1918. 3 secondes plus tard, plus personne… Espérons qu’il y a quand même des spectateurs sur le parcours plus loin, et que ces gens dépensent, avec les équipes, les 3 millions d’euros promis par nos chères collectivités locales!
PS: sinon, j’ai fini par ouvrir un compte twitter… @veroduj. Je ne sais pas encore si je l’utiliserai beaucoup mais j’y relaierai mes articles de l’après-midi (lecture, cinéma, patrimoine)… et je l’ai testé ce matin depuis le viaduc, même si je n’ai pas encore d’abonnés (enfin, si, 4!).