J’essaye de ne pas rater les films de Woody Allen, même si j’ai parfois été déçue par certains (revoir liens sur mes avis plus bas). Je suis donc allée voir aussi Blue Jasmine.
Le film : à San Francisco de nos jours. Jasmine (Cate Blanchett) débarque chez sa sœur Ginger (Sally Hawkins). Toutes deux adoptées par leurs parents, elles ont eu un destin très différent: Ginger est caissière, mère divorcée avec deux enfants, en passe de se remarier avec Chili (Bobby Cannavale). Jasmine (Janette) a vécu à New-York avec un riche financier, Hal (Alec Baldwin), qui s’est révélé être un escroc qui a ruiné des dizaines de victimes (il a aussi perdu l’argent gagné au loto par Ginger et son ex-mari, Augie), qui trompait sa femme depuis des années et s’est suicidé en prison. Leur fils Danny a quitté la maison et refuse de voir sa mère. Criblée de dettes et poursuivie par le fisc, Jasmine s’impose dans l’appartement de sa sœur, n’arrête pas de critiquer ses choix, boit trop, se gave de médicaments et cherche à tout prix à « se refaire », revenir dans « son » monde sans se rabaisser dans des boulots qu’elle juge dégradants… Justement, elle est invitée par une des élèves de son cours d’informatique à une soirée… l’occasion de retrouver un homme qui pourrait lui redonner son train de vie antérieur? Dwight (Peter Sarsgaard) semble l’homme idéal…
Mon avis : un grand retour de Woody Allen! Le thème de la déchéance sociale est traité magistralement. Les deux actrices principales, Cate Blanchett (Jasmine) et Sally Hawkins (Ginger) sont sublimes dans leurs rôles, Jasmine qui n’accepte pas sa déchéance, continue à porter des vêtements et des accessoires (sacs, etc.) trop chers par rapport à sa nouvelle place dans la société, qui n’a jamais aidé sa sœur dans son riche passé et n’arrête pas de la rabaisser aujourd’hui encore comme une « looser ». Ginger, admirative et soumise malgré tout à sa sœur, prête à accepter les propos méprisants et à mettre en danger son couple plutôt que de vivre sa vie. Le passage du temps présent au faste passé de Jasmine, inséré ici et là au rythme se coups de blues ou de ses crises de panique, est fluide et beaucoup moins artificiel que dans Minuit à Paris. Le tragique de la situation, la vie de couple compliquée et la dépression vont mieux à Woody Allen que la comédie qui se veut légère et rate son objectif…
Festival Télérama 2014:
– les films que j’ai vus avant le festival
- Blue Jasmine de Woody Allen
- Le passé de Asghar Farhadi
– les films que j’ai vus dans le cadre du festival
- Frances Ha de Noah Baumbach
- Prisoners de Denis Villeneuve
- La Grande Bellezza de Paolo Sorrentino
- Django Unchained de Quentin Tarantino
- L’inconnu du lac d’Alain Guiraudie
- L’extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet, de Jean-Pierre Jeunet
- La vie d’Adèle de Abdellatif Kechiche (j’avais adoré Le bleu est une couleur chaude de Julie Maroh)
– les films que je ne verrai pas parce qu’ils ne passent pas à Poitiers
- Inside Llewyn Davis de Joel et Ethan Coen
- Heimat, Edgar Reitz (dommage, il me tentait bien, il est sorti au mauvais moment pour moi)
- Mon âme par toi guérie de François Dupeyron
– les films que je n’ai pas vus
- Le Géant égoïste de Clio Barnard
- A touch of Sin de Jia Zhang Ke
- Snowpiercer, Le Transperceneige de Bong Joon-ho
- La Danza de la Realidad de Alejandro Jodorowsky
Pour Woody Allen, vous pouvez relire mes articles
- Café society en 2016
- L’homme irrationnel en 2015
- Magic in the Moonlight en 2014
- Blue Jasmine en 2013
- Minuit à Paris en 2011,
- Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu vu début 2011,
- Whatever Works vu début 2010,
- Vicky Cristina Barcelona vu début 2009,
- et aussi de son livre L’erreur est humaine.