J’ai trouvé ce livre parmi les nouvelles acquisitions de la médiathèque.
Le livre : Nuage de cendre de Dominic Cooper, traduit de l’anglais (Écosse) par Céline Schwaller, éditions Métailié, 2012, 236 pages, ISBN 978-2864248569.
L’histoire : 1783, en Islande. Suite à des éruptions volcaniques, le pays est couvert de cendres, les récoltes sont détruites, la famine décime la population, aggravée par les mauvaises récoltes des années précédentes. Et un bateau ravitailleur venant du Danemark, pays colonisateur de l’Islande, a apporté la variole. Gunnar Thirdakson, le médecin, se souvient d’une affaire qui a miné la région, quarante ans plus tôt. Sunnefa, considérée comme la plus belle fille de l’île, orpheline, 16 ans, a accouché d’un bébé dont le père ne serait autre que son frère Jón, de deux ans son cadet. Condamnés à mort lors d’un premier procès dans le district, ils sont confiés chacun à la garde d’un shérif et doivent comparaître en appel devant l’assemblée populaire annuelle traditionnelle. Reporté une première année (Sunnefa est malade et ne peut faire le trajet), au cours de l’année suivante, alors qu’elle retrouvait secrètement son frère dans un refuge sur le lande, elle est victime d’un viol et tombe enceinte. Qui est l’auteur du viol? Le shérif qui en a la garde? S’agit-il d’une machination entre les shérifs qui se haïssent?
Mon avis : s’il s’agit bien d’un polar (inceste, viol, morts suspectes), c’est aussi un roman historique, il narre une histoire qui s’est passée il y a presque trois cents ans, dans un contexte de colonisation, de toute puissance ses shérifs nommés par le roi du Danemark, tempérée néanmoins par l’assemblée traditionnelle annuelle. Le contexte est difficile, le petit nuage de cendre qui a bloqué les avions il y a quelques années n’est rien en comparaison des grandes éruptions volcaniques de 1783. Et comme nous étions en plein « petit âge glaciaire » (les glaciers des Alpes étaient descendus très bas dans les vallées, les mauvaises récoltes se multipliaient en Europe et sont une des causes de la Révolution française), la famine a été encore accentuée, favorisant la propagation de la variole. Mais le vrai personnage central de ce roman, c’est la lande, le paysage à couper le souffle, au sens propre, tempêtes de neige en hiver, de sable (mêlé de cendre) en été, les chemins impraticables au printemps, les tourbières et les marais traitres, le brouillard… si dense qu’à un moment, j’ai cru me noyer dans ce roman dense… Trop de personnages, de paysages durs. Un roman à découvrir en se laissant porter par les bourrasques…
Ce livre entre dans le défi God save the livre, saison 2, organisé par Antoni / passion livres. Il s’agit de lire un ou plusieurs livres anglais d’ici fin février 2013 et atteindre l’une de ces catégories : « Duty Harry » (1 livre lu), « Prince Charles » (5 livres), « Prince William » (10 livres), « Lady Di »(15 livres), « The Beatles » (20 livres et plus), « Queen Mom » (au moins un livre en VO)…