J’ai emprunté ce livre à la médiathèque à la fois pour poursuivre ma lecture des prix Nobel de littérature (1997 pour Dario Fo) et pour avoir un livre plus sérieux que La solitude des nombres premiers de Paolo Giordano pour représenter l’Italie dans le tour du monde des livres, organisé par Livresque.
Le livre : Mystère bouffe, jonglerie populaire de Dario Fo, éditions Dramaturgie, 1984, 223 pages, ISBN 9782902165087 (l’éditeur ne parle pas, en tête de livre, de traduction mais d’une adaptation française des commentaires (presque la moitié du livre) de Dario Fo par Ginette Herry, et des mystères par Agnès Gauthier, Ginette Herry et Claude Perrus). Première publication en 1969 (l’ouvrage comprend une longue postface de J. Guinot et F. Ribes, qui éclaire le contexte de l’œuvre).
L’histoire : l’auteur revisite les farces médiévales, ces pièces qui pouvaient être jouées près des églises pour expliquer la Bible et surtout ses dogmes e interprétations. Mais cette fois, il s’agit de contrer le discours de l’église… Le massacre des innocents ou les soldats qui viennent de crucifier le Christ sont de petites prouesses de réinterprétation. Les petites pièces genre pantomime mettent en scène un jongler, un fou, des joueurs. Quand le paralytique croise un aveugle, ils s’entraident… et tentent d’éviter le Christ qui passe par là, de peur d’être guéris par un miracle.
Mon avis : j’ai bien aimé que l’auteur intercale des commentaires entre ses pièces courtes, en commentant quelques photographies d’œuvres médiévales qu’il a sélectionnées. L’idée de revisiter la commedia del arte et la farce médiévale est très intéressante. En revanche, les pièces sont prévues pour être jouées par un homme seul, avec des dispositifs scéniques traditionnels, et là, je ne vois pas trop comment ça peut marcher… Cette pièce a été montée cette année à la comédie française, elle tournera peut-être, j’aimerais bien la voir au moins une fois. L’Église catholique, à l’époque, tenta de faire interdire les représentations, fit arracher les affiches, elle manque vraiment d’humour, , le portrait de Boniface VIII, le pape mis en Enfer par Dante, est à se tordre de rire!
Ce livre entre dans le cadre du défi du tour du monde des livres, organisé par Livresque, au titre de l’Italie.