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L’assassin du Banconi suivi de L’honneur des Keïta de Moussa Konaté

Couverture de l'assassin du Banconi de Konate pioche-en-bib.jpgJ’ai trouvé ce livre à l’annexe des Couronneries de la médiathèque, étant à la recherche de livres africains pour le tour du monde des livres, organisé par Livresque.

Le livre : L’assassin du Banconi suivi de L’honneur des Keïta de Moussa Konaté, collection Série Noire, numéro 2650, éditions Gallimard, 2002, 300 pages, ISBN 978-2070423492 (première édition au Mali, aux éditions du Figuier, en 1998).

L’histoire : dans les années 1990, à Banconi, un quartier de Bamako. Une première femme est retrouvée morte dans les latrines et immédiatement enterrée par ses proches. Son fils, étudiant, pense à un meurtre et voudrait une enquête, il est mis en garde par un marabout qui le menace des pires affres (ce qui commence immédiatement, en rentrant chez lui, il est arrêté et de faux billets, placés là en son absence, sont trouvés chez lui). Le lendemain, une autre femme est retrouvée elle aussi morte dans les latrines, cette fois, le commissaire Habib et son jeune inspecteur Soso se rendent sur place, le corps est emporté ) l’institut médico-légal, mais une émeute bizarre éclate. Les chefs des quatre principaux services de police sont convoqués, leur supérieur attise leur concurrence, le chef de la police politique va aller examiner les émeutiers arrêtés et essayer de trouver (sous la torture) le(s) fomentateur(s) des troubles. Le commissaire Habib a trois jours pour résoudre les meurtres et l’affaire de faux billets qui semble liée… quand un troisième meurtre est découvert, toujours dans les latrines, mais cette fois, il s’agit d’un homme. Mais qui tue ainsi à Banconi ? Cette affaire à peine résolue, une seconde arrive. Un homme est retrouvé tout gonflé dans un bassin près d’un chantier. Il est mort depuis plusieurs jours, massacré à la hache ou à la machette. Très vite, l’enquête emmène notre duo de flics dans un village en amont de Bamako, sur un affluent du fleuve Niger, tenu par une famille (les Keïta) formant clan autour de son chef… et d’une histoire de famille que l’on imagine lourde.

Mon avis : sur le plan du polar, ces deux récits sont un peu lents… mais sur le plan du portrait de la société, ce sont des petits bijoux de découverte. D’un côté, les croyances populaires, l’influence voire l’emprise du marabout, et surtout, la dénonciation de la police politique et de ses méthodes de torture. De l’autre, la vie et les secrets de famille dans un village pas si reculé, mais qui vit en clan fermé, malgré de lourds secrets de famille. Dans les deux cas, mes cours d’ethnologie (notamment sur les systèmes de parentalité) m’ont aidé à mieux saisir les subtilités du roman, le système des concessions (qui n’ont rien à voir avec une concession minière, LOL, mais une sorte d’ensemble de cases dans un enclos qui regroupe la famille polygame et est régi par un certain nombre de règles, à découvrir par exemple sur le site de Yann Arthus Bertrand), les castes et les familles nobles, les pêcheurs Bozos, les construction en banko ou banco (une variété d’adobe ou terre crue, à entretenir tous les ans, matériau utilisé pour les maisons notamment en ou pour la grande mosquée de Djenné, inscrite sur la liste de l’Unesco depuis 1988 dans le cadre du bien culturel « villes anciennes de Djenné »)… À défaut de notes, un petit lexique ou une petite annexe expliquant ces termes.

logo tour du monde en lecture Ce livre entre dans le cadre du défi du tour du monde des livres, organisé par Livresque, au titre du Mali.