Réparer les vivants, de Maylis de Kerangal

Couverture de Réparer les vivants, de Maylis de KerangalC’est une amie (voir son témoignage sur le camp de la Chauvinerie à Poitiers) qui m’a passé ce livre en version « poche », il en a été beaucoup question en 2014 (nombreux prix littéraires) et le magazine Causette publie une série de reportage sur son adaptation en cours au cinéma par Katell Quillévéré. De la même auteure, (re)voir mon avis sur Tangente vers l’est et À ce stade de la nuit.

Le livre : Réparer les vivants, de Maylis de Kerangal, collection Verticale, éditions Gallimard, 288 pages, 2014, ISBN 9782070144136 (lu en Folio n° 5942, 2015, 299 pages).

L’histoire : de nos jours près du Havre. Trois jeunes gens partent au petit matin faire une sortie en surf. Au retour, le chauffeur s’endort au volant. Simon, 19 ans, qui n’avait pas mis la ceinture de sécurité, est gravement blessé à la tête. Dès son arrivée au service de réanimation, il s’avère qu’il est dans un état désespéré et rapidement en état de mort cérébrale. Il pourrait être donneur de ses organes…

Mon avis : beaucoup de lecteurs ou de critiques parlent du réalisme de ce livre, qui a fait pleurer Audrey Azoulay, la nouvelle ministre de la culture (Le Journal du Dimanche du 14/02/2016, repris pas Le Canard enchaîné du 17 février). Réalisme peut-être, surtout de longues descriptions que j’ai trouvées parfois ennuyeuses (les états d’âme de l’un ou de l’autre des personnages, avec de longues digressions qui ont pour fonction surtout de faire reprendre leur souffle au lecteur). Je trouve dommage que pour un livre qui semble documenté sur le thème des greffes, il y ait une grosse imprécision page 185 (en édition Folio): dans la « vraie vie » (« vraie mort » plutôt), le foie et les reins ont chacun deux receveurs, pas un seul, car il y a deux reins et deux lobes au foie, le grand -lobe droit- en général pour un adulte et le petit -lobe gauche- pour un enfant. Mises à part ces réserves, le livre a le mérite de populariser tout ce qui entoure les greffes, et notamment la greffe cardiaque : constat de la mort cérébrale, annonce aux parents, recueil du consentement (du mort, via les parents, s’il n’a pas dit son opposition de son vivant), organisation de la répartition des organes par l’agence de biomédecine, prélèvements et réimplantation (que pour le cœur dans le livre). Presque 300 pages pour juste 24h très denses (5h30 lorsque le réveil de Simon sonne pour partir à la plage, 5h30 quand son cœur bat dans la poitrine de Claire, la receveuse) dans la vie de tous les personnages, mais qui ne m’ont pas émue, contrairement à certains témoignages que je suis en train de relire et qui seront prochainement édités en livrets par l’association Valentin Apac, association de porteurs d’anomalies chromosomiques. Au passage, rappelons qu’il est préférable de faire part de votre position par rapport aux dons d’organe de votre vivant (je suis résolument POUR) comme il vaut mieux aussi préparer ses directives anticipées (pas réservées aux mourants, un accident peut arriver cf. le cas Vincent Lambert). Il est possible dans certaines conditions de faire des dons d’organe entre vivants: reins, mais aussi foie (un gros fragment d’un lobe gauche d’adulte, greffé sur un nourrisson, il régénérera en quelques mois chez le donneur, un lobe droit d’un adulte à un autre adulte).

6 réflexions sur « Réparer les vivants, de Maylis de Kerangal »

  1. Maryse

    Maintenant que tu me l’as passé je vais le lire, ceci dit, le sujet ne me tente pas trop. Pour moi ce n’est pas vraiment de la littérature au sens propre du terme surtout si ce n’est pas très bien écrit. Mes impressions à suivre donc!

    Répondre
  2. Monique

    c’est ma belle-fille qui m’a offert ce livre que j’ai beaucoup aimé. Je ne suis pas très présente en ce moment sur les blogs, trop de choses en train, que je ne fais pas très rapidement…

    Répondre

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.