Aujourd’hui, je vous propose d’aller à Saint-Jean-d’Angély, en Charente-Maritime, avec des photographies prises en octobre 2010, par une grise journée d’automne… Le monument dont je vous parle est situé près de la poste, derrière l’hôtel de ville, au bout du boulevard Joseph Lair… à photographier de près avec prudence puisqu’il sert de rond-point à la place François-Mitterand.
Il se trouvait dès l’origine à cet emplacement, mais sur les cartes postales anciennes, il est entouré d’une grille en fer forgé qui a été enlevée en 1961.
Il se compose d’un haut socle en pierre calcaire sur lequel se trouve au sommet le buste en bronze de Joseph Lair, sur la face avant un médaillon en marbre représentant sa femme et au pied, une femme et un enfant en pierre.
Au dos du monument se trouve la dédicace (« A / Joseph Lair / la commune / de St Jean d’Angély / ses concitoyens de la ville / et de l’arrondissement / ses amis » ) et les armoiries de la ville de Saint-Jean-d’Angély. Joseph Lair (Saint-Jean-d’Angély, 1834 – Le Mont-d’Or, 1889, les dates sont inscrites sur la face du monument) fut un proche collaborateur de Léon Gambetta, un grand défenseur de la laïcité et maire de Saint-Jean-d’Angély de 1879 à sa mort.
La femme et l’enfant sont l’œuvre de Émile Peyronnet, un artiste dont je vous ai déjà parlé pour le monument aux morts de 1914-1918 et le buste de Raoul Verlet à Angoulême et à Saint-Jean-d’Angély la fillette du monument à André Lemoyne. Il a été inauguré le 14 avril 1912 (la décision de son érection avait été prise en conseil municipal dès 1907). J’ai un doute pour le buste en bronze, qui ne porte pas de signature (ou en tout cas, je ne l’ai pas vue et je ne me suis pas attardée sur la chaussée): sur la même commune de Saint-Jean-d’Angély, le monument au poète saintongeais né dans cette ville, André Lemoyne, inauguré le 31 octobre 1909, présente une fillette en pierre de Peyronnet et un buste en bronze de Pierre-Marie Poisson (dont je vous ai montré à Niort le buste de Liniers (1910), le monument aux morts (1923), le monument Main, détruit). Alors, même si l’attribution de subvention en 1911 ne signale qu’Émile Peyronnet comme auteur, il faudrait faire une vérification sérieuse, car Peyronnet a réalisé très peu de bustes, et même alors, il les a réalisés en pierre ou en marbre (comme le buste de Louis Audiat sur sa tombe dans le cimetière de Saintes ou celui de Raoul Verlet dans la cour de l’hôtel de ville d’Angoulême) et non en bronze. Il faudrait commencer par vérifier à la date de l’inauguration dans L’Union Nationale, Journal de Saint-Jean-d’Angély, politique et commercial, il y a une collection complète à partir de 1898 aux archives départementales de la Charente-Maritime, mais contrairement à leur homologue de la Vienne, il n’y a pas d’accès en ligne aux journaux anciens numérisés, et je n’ai pas l’occasion d’aller à La Rochelle vérifier dans les prochaines semaines.
Tout en haut du socle est posé le buste en bronze représentant Joseph Lair.
Sur le haut socle est inséré un médaillon en marbre portant le portrait de Mme Lair.
La femme est assise sur le rebord du socle et a tendrement posé sa main droite sur l’épaule du garçon. Elle lui montre de sa main gauche le buste situé en haut du monument.
L’enfant tient dans sa main gauche un parchemin qui porte une vue de l’hôtel de ville et la signature du sculpteur.
Voici un détail de l’enfant et de la femme. Le garçonnet aux cheveux courts, qui tient à la main son couvre-chef, est vêtu d’une blouse. La femme, en revanche, est drapée à l’Antique dans un vêtement qui lui dénude les seins et le haut du dos. Elle est coiffée d’un chignon. Ces attributs en font plus une allégorie (de la Ville?) que la mère de l’enfant.
Voici un détail des pieds. Comme vous le voyez, le garçonnet est chaussé, mais la femme est pieds nus, autre caractéristique habituelle des allégories.
certes les explications techniques sont importantes, mais ce que j’apprécie c’est l’aide à la « lecture » des oeuvres que tu donnes dans cette série d’articles.
Cela sert aussi à récupérer de l’information, si qq à la réponse, ou à soulever une question, je ne « sens » pas le buste en bronze comme une oeuvre de Peyronnet, pas son style, pas une technique qu’il utilise, mais impossible pour l’instant d’en savoir plus… Trouver une réponse sans bouger de chez moi, cela a déjà été le cas dans le passé, ici, peut-être que qq qui a de la documentation rebondira et je pourrai compléter/corriger. Cette série est lue à la fois par mes lecteurs habituels et par des professionnels qui y arrivent par divers moyens (référencement, liens, moteurs de recherche).
Pfiou ! Difficile d’aller travailler ce matin dans la neige… il a fallu attendre que ça fonde et que la saleuse passe… Bisous
Bon courage à toi, parce que la neige est à nouveau annoncée demain chez toi… Ici, il y a eu une belle petite gelée ce matin, mais beau temps ensuite dans la journée… Bonne soirée!