Comme je vous le disais il y a quelques semaines, le centre du Grand-Rond a connu de nombreuses évolutions… Je vous invite à une petite visite en cartes postales anciennes, toutes ne sont pas datées, je n’ai pas eu le courage de rechercher les dates d’activité des différents éditeurs…
Sur la première vue, il y a un bassin entouré de parterres de fleurs, avec un petit jet d’eau au milieu.
Sur la seconde vue, le jet d’eau est tout petit, le bassin est toujours entouré de fleurs.
Sur la vue suivante, légendée statue de Clémence Isaure ou Izaure (dont je vous ai parlé pour une autre fontaine ici), un groupe sculpté occupe le centre d’un bassin. Au sommet, sur un piédestal se tient, telle une madone, la légendaire Clémence Isaure vêtue d’une longue robe (vous pouvez lire une version de la légende sur le site du musée des Jacobins). Sur un socle, à ses pieds, quatre personnages sont assis. Si vous avez des informations, j’aimerais bien les identifier, il y a au moins un homme et une femme… Peut-être des allégories ? Autour de l’îlot central, quatre animaux (grenouilles en bronze ?) crachent de l’eau dans le bassin.
Sur d’autres vues, comme ici, le même groupe sculpté porte la légende » monument à la gloire de Toulouse « , ce qui est un peu la même chose, si Isaure symbolise la ville. Vous remarquerez qu’ici, il n’y a pas de bassin, le monument se dresse juste au centre du Grand-Rond.
Qui est l’auteur de ce groupe sculpté ? Plusieurs cartes postales l’attribuent à Paul Ducuing (1867-1949), qui a aussi réalisé le monument à Auguste Fourès et la poésie romane, qui se trouvait dans le même parc. Il pourrait correspondre à La Toulousaine présentée par Paul Ducuing au salon des artistes français de 1903 sous le n° 2735.
Je n’ai pas pu reconstituer la chronologie de ces vues, mais je pense que l’ordre est l’inverse de ce que je vous montre ici…
Pour en savoir plus sur Paul Ducuing, je vous conseille la lecture de cet article, de Luce RIVET, Le sculpteur toulousain Paul Ducuing (1867-1949) : un artiste officiel sous la Troisième République, Annales du Midi, 1988 (2e trimestre), p. 181-192.
Pour information, suite à de nombreux actes de vandalisme, la ville de Toulouse a remplacé la plupart de ses statues dans les lieux publics par des copies, et mis à l’abri les originaux…
Post-scriptum : j’ai oublié de préciser… Cette statue là n’existe plus. Elle a très probablement été fondue suite à la loi du 11 octobre 1941 et aux instructions de 1942, qui ordonnaient la fonte des monuments en bronze à l’exception des monuments aux morts, des saints, des saintes, des rois et des reines…
Les autres articles sur le Grand-Rond : le jardin et le kiosque (avec cartes postales anciennes) ; la chienne et la louve de Rouillard, le monument à Clémence Izaure ou les gloires de Toulouse (détruit).
C’est toujours intéressant de voir les différentes évolutions d’un même lieu et d’imaginer les promeneurs avec leur différent mode de vie… les cartes postales permettent parfois ce genre de voyage dans le temps ! Bonne journée !
On ne peut rien garder nulle part, tout est vandalisé… Quelle époque…
j’aime en apprendre sur toulouse ville que j’ai habité mais dont je ne connais finalement pas grand chose
Avant je regardais beaucoup les vieilles cartes postales et une édition avait fait paraître les communes de Bruxelles ainsi. Marrant de voir l’évolution de certains lieux. Je vois que toi aussi parfois tu cales sur les sculpteurs, manque d’info. Dommage, ce serait la moindre des choses que de mettre une plaque, en serait-ce que çà!
Le hic, c’est que la sculpture n’existe plus… Elle a été fondue pendant la guerre… (j’ai ajouté un post-scriptum, je pensais l’avoir mis). J’ai récupéré un article sur Ducuing, envoyé par des amis toulousains (chez qui j’étais en vacances), paru dans une revue d’histoire locale, il faut que je fasse quelques vérifications…
les cartes postales sont mieux que les livres d’histoire!
J’en ai une bonne collection… enfin, pas pour la collection, pour l’étude de qq villes qui me tiennent à coeur…
merci ! cath