La Jeanne d’Arc d’Antonin Mercié à Toulouse

La Jeanne d'Arc d'Antonin Mercié à Toulouse, vue de profil droit Aujourd’hui, je vous propose un petit tour à Toulouse, place Jeanne-d’Arc (qui s’appelait place Matabiau jusqu’en 1942). Une statue équestre de Jeanne d’Arc y a été mise en place en 1922, l’année où Jeanne est devenue patronne secondaire de la France (par le pape Pie XI, la patronne principale étant Notre-Dame de l’Assomption), elle avait été béatifiée en 1909 avant d’être canonisée (et donc de devenir une sainte au sens de l’Église catholique) en 1920 par Benoit XV.

Il s’agit d’un bronze d’un artiste né à Toulouse, Marius Jean Antonin dit Antonin Mercié (1845-1916), grand prix de Rome en 1868 avec Thésée vainqueur du Minotaure. Je vous ai déjà parlé de ce sculpteur pour Gloria Victis (Gloire aux Vaincus), œuvre exposée en 1874 au Salon des artistes français pour glorifier le patriotisme et l’héroïsme lors du désastre de 1870, et dont l’un des magnifiques tirages se trouve à Niort (vous trouverez d’autres informations sur cette œuvre dans le Parcours du patrimoine consacré aux monuments aux morts avec une allégorie de la République, et dans le dossier documentaire réalisé par le service de l’inventaire du patrimoine culturel de la région Poitou-Charentes). Un autre tirage se trouve au musée des Augustins à Toulouse, un autre encore au musée de Grenoble, etc. Une autre statue célèbre d’Antonin Mercié, représentant David, se trouve à Toulouse, je vous la montrerai dans un prochain article.

La Jeanne d'Arc d'Antonin Mercié à Toulouse, profil gauche Revenons à la Jeanne d’Arc de Toulouse, presque aussi patriotique que la statue du sculpteur catholique et royaliste Maxime Real del Sarte à Poitiers…

La Jeanne d'Arc d'Antonin Mercié à Toulouse, vue de trois quarts arrière Encore une autre vue, une sculpture, il faut en faire le tour, j’aurais dû y revenir à différentes heures pour avoir un meilleur éclairage… De quand date l’original, je ne sais pas exactement, vers 1900 sans doute. Dans le catalogue des œuvres d’Antonin Mercié, j’ai trouvé Jeanne d’Arc relevant l’épée de la France, plâtre réalisé en 1902, mais je ne sais pas si c’est exactement ce modèle qui a été fondu à Toulouse en 1922.

La Jeanne-d'Arc de Mercié à Toulouse, carte postale écrite en 1924 Je vous ai trouvé cette carte postale écrite en 1924, peu de temps après sa mise en place.

Sous le bandeau en fer se trouve la signature A. Mercié, photographiée par un collègue du service de l’inventaire de Midi-Pyrénées en 1999 (je vous mets le lien vers la base Mémoire du ministère de la culture, car je n’ai pas réussi à la trouver sur le site de la région Midi-Pyrénées), mais il ne semble pas y avoir de date.

La Jeanne d'Arc d'Antonin Mercié à Toulouse, détail de la tête du cheval et du buste de Jeanne Encore un petit détail de Jeanne et de la tête du cheval…

La Jeanne d'Arc d'Antonin Mercié à Toulouse, vue de l'épée et des étriers … et de l’autre côté, regardez l’étrier et l’épée… Le bronze, coulé à partir d’un modèle en plâtre ou en argile moulé dans de la cire, permet une grande finesse de sculpture.

10 réflexions sur « La Jeanne d’Arc d’Antonin Mercié à Toulouse »

  1. amaryllis

    La pucelle n’a pas fait d’enfant mais elle a laissé moult exemplaire d’elle-même dans notre beau pays de France. A reims bien sur aussi où elle ne porte pas l’étendard mais l’épée… il faudra que j’en parle un jour parce que cette épée a eu bien des vissicittudes… bonne soirée

    Répondre
  2. Chantal

    Bonjour,

    Pour répondre à votre question : « Jeanne d’Arc relevant l’épée de la France »*, plâtre réalisé en 1902…

    *Egalement dénommé : LA FRANCE ARMANT LE BRAS DE JEHANNE.

     

    Ce monument n’a rien à voir avec le groupe équestre de Toulouse. Néanmoins, il est également consacré à Jehanne d’Arc, à savoir :

    MONUMENT NATIONAL – Groupe en marbre, 1893-1900 du à Antonin, Marius, Jean MERCIÉ – Toulouse 1845 V Paris 1916 – Grand prix de Rome en 1868.

     

    EXPOSITIONS : Paris, Exp. Univ. 1900, n°449  – Plâtre, Salon SAF 1895, n°3336.

     

    Primitivement mis en place, en 1902, au centre du jardin de la Maison Natale de Jehanne d’Arc à Domremy (88). Il n’a jamais été inauguré (sic).

    Source : Pierre Marot – Le Pays Lorrain, 1956 – n° 1, pages 57-58.

     

    Le 19 mai 1929, Raymond Poincaré, Président du Conseil, inaugure la statue de Mercié à Domremy (qui date de 1900 !) (sic).

    Source : L’Histoire, n° 210 – mai 1997 – page 64, article signé M.W.

     

    IL ETAIT UNE FOIS, UN MONUMENT NATIONAL

    En 1888, à la demande d’une souscription qu’un conseiller général avait formulée à l’assemblée départementale pour contribuer à la construction de la Basilique du Bois Chenu (Domremy), Jules Méline fit décider que le département prendra l’initiative de l’érection d’une statue de Jehanne près de sa maison natale.

    A cet effet, une souscription fut lancée en 1890, sous les auspices du Conseil général des Vosges, qui vota le 20 avril 1890, un crédit de 1.000,- Frs pour l’élévation de ce groupe.

    Jules Ferry soutiendra cette initiative qui fut ouverte « sans distinction d’opinion ou de doctrine ». Elle s’éleva à 48.000 Frs, la participation vosgienne à 32.500 Frs.

    La statue fut commandée à Antonin Mercié qui hésita à accepter, étant donné le succès qu’avaient rencontré auparavant Dubois, Frémiet, et quelques autres. Il finit par accepter, et se rendit sur place avec Jules Ferry afin de choisir un modèle issu du pays de Jehanne.

    En 1893, il termina la maquette qui fut exposée au Salon des Artistes français (SAF) de 1895, n°3.336.

    Pour recevoir un tel monument, il fallait agrandir le petit jardin de la maison natale de Jehanne.

    C’est pour cela, qu’en 1893, il fut décidé de réunir au jardinet, la place où se trouvait le monument de Louis XVIII, de détourner le chemin qui séparait les anciens parterres et l’esplanade, de supprimer la fontaine de Louis XVIII*, de démolir le pavillon du musée (celui de droite), et d’abattre l’hangar qui servait d’atelier de menuiserie, qui était jusque-là accolé de manière fâcheuse à la maison.

    *La Fontaine de Louis XVIII a été reconstituée afin d’être érigée dans le jardin de la Maison Natale.

     

    ERECTION D’UN MONUMENT NATIONAL

    Le « parc » nouvellement dessiné fut cerné par une grille en fer forgé en 1894, mais la statue n’était toujours pas terminée.

    Par décision du 13 juin 1895, le ministre des Beaux-Arts prit le monument à la charge de l’Etat. Les années passèrent sans que Mercié ne produise son œuvre. En 1869, il demandait encore quelques semaines pour la terminer. En 1898, on l’annonça pour le Salon. En 1900, on parla d’une inauguration, mais l’artiste avait eu la prétention inouïe de ne faire figurer à Domremy qu’un moulage pour présenter le marbre au Salon. L’architecte de Mercié, Gaston Trélat, souhaita que disparût le pavillon de l’école qui subsistait à côté de la maison pour &eacut

    Répondre
  3. Chantal

    Apparemment une partie de mon courriel a été tronquée, dans le doute voici la suite…

     

    ERECTION D’UN MONUMENT NATIONAL

    Le « parc » nouvellement dessiné fut cerné par une grille en fer forgé en 1894, mais la statue n’était toujours pas terminée.

    Par décision du 13 juin 1895, le ministre des Beaux-Arts prit le monument à la charge de l’Etat. Les années passèrent sans que Mercié ne produise son œuvre. En 1869, il demandait encore quelques semaines pour la terminer. En 1898, on l’annonça pour le Salon. En 1900, on parla d’une inauguration, mais l’artiste avait eu la prétention inouïe de ne faire figurer à Domremy qu’un moulage pour présenter le marbre au Salon. L’architecte de Mercié, Gaston Trélat, souhaita que disparût le pavillon de l’école qui subsistait à côté de la maison pour ériger enfin la statue. On rasa ce bâtiment, après un vote du Conseil général et sur la proposition du Préfet qui déclara que l’importance de la population du village ne justifiait pas une école de filles.

    Ce n’est qu’en octobre 1902, que le monument fut enfin installé par les soins de l’architecte départemental Clasquin, au centre du jardin de la Maison Natale de Jehanne, plus de douze ans après le vote de la première subvention par le Conseil Général.

    Source : Pierre Marot – Le Pays Lorrain, 1956 – n° 1, pages 57-58.

     

    HEUREUSE INITIATIVE – Ce monument national a été entièrement restauré en 2008, ainsi que l’église St-Remi.

     

    – Une réduction en plâtre de ce « Monument National » a été offerte au Musée Jeanne d’Arc de Rouen, le 16 mai 1896, par le sculpteur. Elle fut érigée dans la Tour du Donjon du château de Philippe Auguste, dite « Tour Jeanne d’Arc », où Jehanne fut mise en présence des instruments de torture.

    Elle fut malheureusement détruite en 1940.

     

    – Autre réplique : La Ciotat (13) – Palais Lumière – Château du Clos des Plages*.

    Maison familiale des frères Lumière, inventeurs du Cinématographe.

    Erigée dans le parc de la propriété ou Auguste et Louis Lumière tournèrent « l’Arroseur arrosé », « le Déjeuner de bébé »…

    *Copropriété privée. Visites non guidées uniquement dans le cadre des Journées du Patrimoine.

     

    Voilà le résumé de mes recherches qui j’espère suscitera quelques commentaires.

    Si cela vous intéresse, je possède quelques cartes postales anciennes de ce monument à Domremy et à la Ciotat, ainsi qu’une représentation de celui de Rouen.

    En attendant de les lire, bonne continuation et merci pour vos recherches.

    Chantal Goniche

    Une Amie de Jehanne…

     

    Répondre

Répondre à virjaja Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.