Selon Annette Becker (Les Monuments aux Morts – Mémoire de la Grande Guerre, collection Art et Patrimoine, éditions Errance, 1991, notamment pages 24-29), Maxime Réal del Sarte a dressé 38 monuments aux morts et 16 monuments commémorant des faits d’arme, ainsi qu’une quarantaine de Jeanne-d’Arc. Je vous ai déjà montré les monuments de Sommières-du-Clain (Vienne) et de Briey (Meurthe-et-Moselle), sur lesquels je reviendrai prochainement. Je vous présente aujourd’hui ceux qui portent le groupe sculpté Je t’ai cherché est une œuvre qui fut exposée au Salon des Artistes Français en 1920 sous le n° 3396. Le sculpteur, Maxime Réal del Sarte, lui-même amputé de l’avant-bras gauche suite à une blessure près de Verdun le 29 janvier 1916, aurait pris comme modèle pour le soldat gisant Charles Eudes, un de ses camarades mort au front. J’en ai trouvé cinq pour le moment.
Il représente un soldat mort, allongé, en train d’être enveloppé dans un linceul par une femme penchée sur lui. Cette femme, qui porte une couronne végétale au-dessus d’un voile de veuve, représente la République en deuil. Elle tient dans la main droite une couronne végétale et maintient de la main gauche le linceul.
Celui de Ressons-sur-Matz a sans doute été commandé par l’intermédiaire de l’écrivain Jean Binet-Valmer (Jean-Auguste-Gustave Binet de son vrai nom, auteur de romans dit de mœurs, dont un intitulé Lucien, sur l’homosexualité, publié en 1910 ; Georges Simenon fut son secrétaire en 1922…), ami de l’artiste, qui participa à la reprise du village pendant la guerre 1914-1918 et y fut inhumé en 1940. J’aurais bien essayé de lire un roman de cet écrivain, mais il n’y en a aucun ouvrage à la médiathèque de Poitiers… Encore que le personnage de Binet-Valmer ne soit guère plus sympathique que Maxime Réal del Sarte, tous deux militants dans les ligues d’extrême-droite royaliste entre les deux guerres. Voici un récapitulatif des cinq monuments du même modèle que j’ai pu trouvés, il y en a peut-être d’autres (pour ceux d’autres modèles ou uniques, je vous les présenterai peut-être un jour…). Il me manque quelques données, en particulier sur les dates d’inauguration, mais voici un premier point.
Commune | Date d’inauguration | Lien externe | Carte postale ancienne |
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Cérisy-la-Salle (Manche) | Pas trouvée | Relevé avec photographie sur Genweb. | Désolée, je n’ai pas trouvé de carte postale ancienne… |
Ressons-sur-Matz (Oise) | 6 avril 1924 | Relevé avec photographie sur Genweb, sur un site consacré aux monuments aux mortset dans un dossier établi par l’office du tourisme de l’Oise (voir page 34). | |
Saint-Chély-d’Apcher (Lozère) | 24 septembre 1922 | Dossier sur un site consacré aux monuments aux morts et relevé avec photographie sur Genweb | |
Sare (Pyrénées-Atlantiques) | Pas trouvée | Relevé avec photographie sur Genweb | |
Le Tréport (Seine-Maritime) | Pas trouvée | Relevé avec photographie sur Genweb |
C’est bizarre quand même de refaire quasiement la même chose…… bon dimanche
Real del Sarte a présenté cette oeuvre au salon des artistes français, elle avait donc pour vocation d’^tre réalisée à plusieurs exemplaires… Il en a fait aussi d’autres originales, sur commande, et parfois fort cher…
C’est fou !!!
Ils ont été ce qu’ils ont été mais des artistes tout de même qu’on peut admirer, en oubliant pas que….
ben ça alors ! ils manquaient d’inspiration ! cath
Le prix baissaient quand il y avait pluieurs « clinets », LOL!
C’est quand même curieux de trouver des monuments quasi identiques aux 4 coins de France !
Real del Sarte était très connu… et parfois très cher pour les oeuvres originales (à Compiègne par exemple). Ici, oeuvre présentée au salon des artistes pour mise en vente, plusieurs clients, moins cher à l’arrivée…
étonnant, il faut vraiment que je regarde plus ces monuments! gros bisous. cathy