Martin de Tours, le rayonnement de la Cité, au musée des Beaux-Arts de Tours

tours_musee_ockeghemComme je vous le disais dimanche dernier, je suis allée voir l’exposition Martin de Tours, le rayonnement de la Cité, au musée des Beaux-Arts de Tours, réalisée à l’occasion du 1700e anniversaire (supposé) de la naissance de Martin de Tours (316-397), et présentée jusqu’au 8 janvier 2017. Sous le grand cèdre a été installée une sorte de boîte avec la musique de Jean de Ockeghem, compositeur flamand et trésorier de la basilique Saint-Martin de Tours de 1459 à 1497. Il s’agit d’une déclinaison du projet Cubiculum Musicae, développé par le Centre d’études supérieures de la Renaissance, qui permet de s’immerger dans la musique d’une époque. Je trouve que l’effet est très réussi. En plus, l’accès est gratuit (pas plus de 6 personnes à la fois dans la boîte).

Affiche de l'exposition Martin de Tours, 2016, à ToursEntrons dans l’exposition… Après une salle d’introduction, une grande carte retrace le périple de Martin à travers toute l’Europe, en passant par Ligugé 😉 Les salles suivantes sont consacrées aux deux édifices tourangeaux en grande partie détruits, la basilique Saint-Martin et l’abbaye de Marmoutier. Une vidéo montre la réalisation de la restitution en trois dimensions de la basilique dans son état du 15e siècle, couplée au projet du laboratoire de musicologie dont je vous ai parlé plus haut, baptisé RéVisMartin, Renaissance en musique de la collégiale Martin de Tours. La maquette virtuelle 3D est très réussie, il resterait maintenant à faire l’évolution de la collégiale / basilique, depuis sa construction, les phases romanes, et jusqu’à sa destruction après la Révolution et la construction de la nouvelle basilique par Victor Laloux.

Cette partie de l’exposition comprend aussi les cartons du verrier Lobin à Tours avec les scènes de la vie de saint Martin réalisés dans la basilique actuelle.

La seconde partie de l’exposition est consacrée à la naissance du culte de saint Martin, aux scènes les plus fréquemment représentées, comme la charité de Saint-Martin (le partage de son manteau à Amiens) ou la messe miraculeuse, sont expliquées aussi bien que les représentations moins fréquentes, comme la résurrection du catéchumène, puis à la construction d’un « mythe » (c’est moi qui souligne) au 19e siècle, à l’aide d’exemples venus de toute la France, à travers des tableaux, reliquaires, manuscrits, broderies, etc. Quelques écrans permettent de feuilleter la version numérique de manuscrits, il est un peu dommage que la cote des autres n’est pas inscrite sur les cartels, ce qui permettrait de noter au fil de l’exposition les références pour aller chercher les versions numériques en ligne. Il y a des QR-code sur certains cartels (mais mon téléphone ne permet pas leur lecture), peut-être que les pages vers lesquels ils mènent donnent plus d’informations. Ces cotes figurent dans le catalogue, on peut donc aller naviguer de chez soi en prenant pas mal de temps pour chercher les sites de chaque bibliothèque qui a prêté un manuscrit (bibliothèque de Tours, Bibliothèque Nationale, bibliothèque Sainte-Geneviève et bibliothèque mazarine à Paris, etc.).

Couverture du catalogue Martin de ToursLe catalogue est riche, bien illustré et à un prix raisonnable (35€)… peut-être parce que c’est un éditeur italien! Martin de Tours, le rayonnement de la Cité, Éditions Silvana Editoriale, 352 pages, 200 illustrations, ISBN : 9788836634118. Il est organisé en six parties : Saint Martin, de Sabaria à Candes ; La geste martinienne, la Charité et les miracles ; Les hauts-lieux martiniens, en Poitou et en Touraine ; Saint Martin source d’inspiration intellectuelle et artistique ; Le renouveau du culte martinien au XIXe siècle ; Sur les chemins de saint Martin.

Je ne vous recommande pas le site sur l’année Saint-Martin, complètement inaccessible en navigation large vision, mais si vous passez par Tours ou à proximité, n’hésitez pas à aller voir cette exposition!

Pour aller plus loin :

Sur le musée des beaux-arts de Tours, vous pouvez en attendant mon nouvel article (re)voir mes articles précédents sur le cèdre et l’éléphant, le monument à François Rude par Becquet, les expositions Max Ernst et Richelieu.

Voir aussi la chapelle du catéchumène, l’église et l’abbaye de Ligugé.

 

 

3 réflexions sur « Martin de Tours, le rayonnement de la Cité, au musée des Beaux-Arts de Tours »

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