Aujourd’hui, direction Niort et son ancienne école d’art ou pavillon Stéphane Grapelli, qui a accueilli à partir de 1952 le muséum d’histoire naturelle (aujourd’hui regroupé avec le musée d’Agesci), puis l’école de musique, et pour quelques mois encore le centre régional des métiers d’art, dont l’avenir est incertain si l’on en croit la presse locale la semaine dernière. Il a été restauré il y a quelques années et se trouve à l’angle de la rue du musée et de la rue Saint-Jean, très près de l’hôtel de ville ou plutôt, juste après les bâtiments administratifs construits il y a quelques années à gauche quand on regarde la façade de l’hôtel de ville. On voit ici la façade depuis la rue du Petit-Banc.
Il s’agit de l’un des nombreux monuments construits à Niort par l’architecte Georges Lasseron, dont je vous reparlerai pour l’hôtel de ville, les bains douches, la belle ménagère, le grand café, le lycée de jeunes filles (aujourd’hui musée d’Agesci), et peut-être les écoles, les bâtiments d’octroi, les escaliers de la place de la brèche (détruits récemment), etc., voir en fin d’article.
Je l’aime bien… il a eu la gentillesse de signer et dater la plupart de ses œuvres! ici, sur le côté gauche, « G. Lasseron / architecte / 1891 ».
Sur l’entablement au-dessus du portail est inscrit « Pavillon Stéphane Grappelli » et un décor de céramique vernissée…
…que l’on voit mieux de plus près.
Georges Lasseron a dessiné le décor sculpté, mais celui-ci a été exécuté par deux sculpteurs locaux qui ont signé : « Trinité et Maché / sculpteurs / Niort ». Pour information , vous pouvez retrouver une de leurs œuvres dans l’église Saint-Étienne-du-Port, toujours à Niort, le ciborium (le truc en pierre qui surmonte l’autel dans le chœur de l’église).
Au centre du tympan se trouve une tête d’Apollon, dieu de la beauté, au centre d’un médaillon.
Dans l’écoinçon (la partie entre le rond du tympan et le rectangle du bord de la partie sculptée) gauche se trouvent sur un fond de palme les instruments nécessaires à la sculpture et à l’architecture: équerre, compas, règle, plan, chapiteau sculpté, maillet, livre.
Dans l’écoinçon droit se distinguent sur un fond de rameau de laurier des objets pour le peintre, un modèle antique (avec casque et serpent sur le casque) dans un médaillon, un vase, une couronne de laurier et surtout une palette avec des pinceaux.
Sur le côté, les baies éclairent largement l’atelier central, que ce soit du côté droit…
…ou du côté gauche.
Voici un détail des fenêtres de l’étage.
Pour en savoir plus : voir Georges Lasseron 1844-1932, Un architecte au service de la Ville, par Daniel Courant, éditions du musée de Niort 1998, 109 pages, ISBN 2-911017-09-9.
Les bâtiments de Georges Lasseron à Niort (j’en parlerai ici prochainement). La plupart portent en façade sa signature et la date de construction…
- 1891 : l’école de dessin, dit pavillon Grapelli, aujourd’hui pôle régional des métiers d’art
- 1891 : les escaliers monumentaux de la place de la Brèche,
- 1892 : l’immeuble de la caisse d’épargne
- v. 1895 : un hôtel particulier dans la rue Yvers
- 1896-1897: l’ancien lycée de jeunes filles Jean Macé (aujourd’hui musée d’Agesci)
- 1897-1901 : l’hôtel de ville
- 1906 : le magasin A la ménagère
- 1908 : le Grand café
- 1913 : bains-douches dans la rue basse
- 1884 à 1905 : les bâtiments de l’octroi
- 1882 à 1910 : les écoles maternelles et primaires
- et à la Mothe-Saint-Héray, la maison des Rosières