Parmi les nouvelles acquisitions de la médiathèque, j’ai choisi celui-ci. C’est le premier dans la catégorie roman pour le défi de la rentrée littéraire organisé à nouveau en 2014 par Hérisson. (J’ai déjà commencé les BD avec Vigiprimate, Silex and the City, tome 5, de Jul)
Le livre : L’incertitude de l’aube de Sophie Van der Linden, éditions Buchet-Chastel, 151 pages, 2014, ISBN 978-2-283-02808-7.
L’histoire: septembre 2003, à Beslan (Ossétie-du-Nord). Comme sa mère, enceinte, est alitée, c’est son grand-père qui va accompagner Anushka, 8 ans, pour la rentrée de l’école. En chemin, elle retrouve sa meilleure amie, Miléna, et sa mère. La rentrée doit s’accompagner d’une fête. Arrivées à l’école, déception, elles ne sont pas dans la même classe. Alors que le grand-père est assis dans la cour, les deux fillettes et la maman se retrouvent dans le gymnase pour le spectacle, en fait avec des centaines de prisonniers, enfants et parents, mères et grands-mères surtout, prises en otage par des terroristes tchétchènes.
Mon avis: J’avais écouté distraitement un entretien avec cette auteure à la radio, mais noté ni le titre ni l’auteur sur mon carnet, pas particulièrement tentée. Mais sans doute était-il inscrit dans un petit coin de ma tête, parce que lorsque je l’ai vu parmi les livres de la rentrée littéraire nouvellement acquis par la médiathèque, il a fait « tilt » d’abord… pour son petit nombre de pages. Et oui, ma vitesse de lecture est encore lente, même avec mon visioagrandisseur maison. En le commençant, je me suis souvenue en avoir entendu parler. La tragique fin de cette prise d’otage, il y a dix ans, chacun la connaît, l’assaut par les forces russes s’est terminé dans le sang (331 morts dont 181 enfants). Sophie Van der Linden a choisi de raconter le drame de l’intérieur, à la première personne dans la bouche de la fillette, Anushka. Après avoir pu aller aux toilettes une fois, elle se retrouve bloquée, pense à sa courte vie, des événements gais (fêtes, instants avec ses grands-parents) ou pas (elle a failli se noyer à la piscine emportée par une amie qui ne savait pas nager), fait d’abord des projets d’avenir, puis de moins en moins, les bébés ont été évacués, les autres ont de plus en plus faim, soif, la fillette glisse et décroche de plus en plus de la réalité. L’écriture est agréable, emmenant le lecteur dans la tête de cette fillette et dans son monde, au gré des contes et poèmes russes qui viennent peupler ses pensées.