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Les leçons de ténèbres au TAP

Le théâtre et auditorium de Poitiers après l'ouverture du viaduc, février 2014Nouvelle sortie dans le cadre de ma saison 2014-2015 au  théâtre et auditorium de Poitiers / TAP, pour le troisième mardi consécutif (après le ciné-concert Oyuki la vierge de Kenji Mizoguchi et John Dowland par Thomas Dunford).

Le programme était composé par le groupe baroque Le concert spirituel (leur site internet ne fonctionnait pas ces derniers jours…) dirigé par Hervé Niquet, qui a fait un détour par le piano désaccordé de la gare (voir la vidéo sur sa page facebook). Sur scène donc, Hervé Niquet à la direction et à l’orgue, accompagné de cinq musiciens (clavecin, viole, violoncelle et deux théorbes -instruments à cordes pincées de la famille des luths- de taille différente) et d’un chœur de six sopranos. Le programme était impeccablement calé par rapport au calendrier, enfin à quelques jours près!

Cathédrale de Metz, vitraux de Marc Chagall, déambulatoire, baie droite, détails de Jérémie et l'exode

Nous étions le mardi et le programme se  basait sur Les leçons de ténèbres, données les trois jours avant Pâques et fondées sur les Lamentations de Jérémie [pour illustrer, j’ai choisi l’exil du peuple juif -à gauche- et Jérémie -à droite- par  sur un vitrail de la cathédrale de Metz, ce qui a une certaine cohérence puisque le groupe a été résident à Metz en 2014]. Bon, dans le livre des lamentations de Jérémie, il est question de la destruction de l’ancienne Jérusalem (en 586 avant notre ère). Aux Leçons de François Couperin (1668-1733 et non les dates  erronées de presque un siècle qui m’avaient fait tiqué dans le programme) répondent (Respons) de Marc-Antoine Charpentier (1643-1704). Dans les textes en latin, traduction gentiment donnée aux spectateurs, il est aussi question au passage de la nouvelle Jérusalem, de Juda et de sa trahison.

Entre les leçons étaient intercalées de courtes pièces instrumentales de Jacques-François Lochon (v. 1660- v.1710) et Louis Chein (1637-1694) et le programme s’est terminé par un Miserere de Michel-Richard Delalande (1657-1726).

L’interprétation était parfaite, et la salle visiblement emportée par la musique…

Annoncé sur le site du théâtre pour durer 1h30, sur le programme 1h30 et dans la réalité un peu moins d’une heure, sans aucun rappel consenti par les musiciens (une pensée pour un ami aujourd’hui décédé, grand amateur de musique classique et qui était contre les rappels), j’ai réussi à ne pas m’endormir à 21h15/21h30, d’autant plus que mon cerveau était encore branché sur l’heure d’hiver (il ne s’est d’ailleurs pas encore calé 10 jours plus tard).

Voici la captation du concert donné par le même ensemble (avec un musicien et trois chanteuses différentes), le 17 juillet 2014, à l’abbaye aux Dames à Saintes, sur le même programme.