Beau temps début mars (2014), pour changer de mon parcours de promenade habituelle à Poitiers, je suis allée passer (en train) un après-midi à Lusignan. J’en ai profité pour prendre quelques photographies, je commence naturellement par vous montrer l’imposant viaduc (j’aurais aussi pu commencer par la gare) qui domine la vallée de la Vonne et que l’on ne peut pas rater derrière l’église (cette photographie)…
… ou depuis les allées de Blossac (site de l’ancien château). Au milieu du 19e siècle, la compagnie des chemins de fer d’Orléans obtient la concession de la ligne Poitiers-La Rochelle, qu’elle doit construire et aménager. Le viaduc de Lusignan, pour franchir la vallée de la Vonne, est confié à l’un des ingénieurs de la compagnie, Morandière, et inauguré le 7 juillet 1856.
Descendons (prudemment) dans la vallée. En ce jour d’ouverture de la pêche, les bords de la Vonne sont occupés par un pêcheur tous les 10 mètres (on les aperçoit à peine sur la photographie).
Après les pluies du début d’année, la zone est bien humide, mais le chemin stabilisé du camping encore fermé permet de se promener au sec, mais trop humide quand même pour passer photographier l’autre face. Je vous la propose donc sur une carte postale ancienne, où vous pouvez voir que les piliers présentent des becs de ce côté, vers l’amont de la Vonne.
On le voit encore mieux sur cette vue aérienne ancienne. Le viaduc, constitué de 22 arches construites en moellons extraits sur place (enfin, pas loin), est long de 433 m et domine la vallée de 33 m.
Sur cette vue plus rapprochée, vous voyez que la chaussée pour le chemin de fer a été élargie et déborde désormais du viaduc, il a fallu permettre le passage du TGV (même s’il est ici en vitesse réduite). Le passant attentif peut voir, en haut d’un pilierquasi central, un relief représentant la fée Mélusine, qu’il va aussi croiser souvent en ville… Une fée qui apparaît dans plusieurs régions de France, mais si vous voulez connaître la version locale, vous pouvez lire la version de la ville de Lusignan…
Elle est l’oeuvre de (Jean) Baptiste Baujault (je vous en ai parlé pour le monument à Amable Ricard et une Vierge à l’Enfant à Niort) et a été installée en 1860.
Désolée pour la vue rapprochée, mon zoom était à la limite de l’utilisation possible. La représentation est plutôt originale, au lieu de voir la fée à buste féminin et queue de serpent ou de dragon, l’artiste a choisi de montrer juste la tête, les ailes déployées et un tout petit bout de la queue enroulée qui apparaît en bas à gauche du relief…
Pour en savoir plus : lire les articles de Marie-Paule Dupuy, « À mon ami Baujault (1828-1899), sous le charme d’un sculpteur des Deux-Sèvres », Le Picton. Histoire, patrimoine, tourisme en Poitou-Charentes, n° 173, septembre-octobre 2005, p. 42-48 et « Baptiste Baujault, artiste statuaire La Crèche (Deux-Sèvres) : 19/04/1828 – 27/11/1899 », Revue Aguiaine, mai-juin 1999.