J’ai lu ce livre il y a quelques semaines, en allant voir mon frère, ma sœur et mon père (c’est le lien vers son nouveau blog, car Orange a décidé de fermer prochainement tous ses blogs, dont bien sûr celui de mon père), c’est lui qui avait acheté le livre…
Le livre : L’intranquille. Autoportrait d’un fils, d’un peintre, d’un fou, de Gérard Garouste, avec Judith Perrignon (journaliste qui a tenu sa plume à la première personne), éditions L’iconoclaste, 2009, 202 pages, ISBN 9782913366251.
L’histoire : Gérard Garouste, peintre, sculpteur, graveur, illustrateur, livre une auto-biographie terrible. Sans concession pour son père Henri Garouste, ex-collaborateur et spoliateur des biens juifs, pour son éducation catholique implacable, mais aussi pour sa recherche de la lecture des textes bibliques en apprenant l’hébreu pour mieux comprendre l’Ancien Testament… Une façon de bien saisir la difficulté de cette langue qui n’écrit pas les voyelles et ne sépare pas les mots, ce qui permet de multiples interprétations… Il revient aussi sur la distinction entre le tétragramme YHWH (souvent transcrit par Yahvé) et ADONAI. Il porte un regard sans concession sur ses problèmes psychiatriques, qu’il a longtemps caché alors que ses délires (psychose hallucinatoire) l’ont conduit à être hospitalisé à de nombreuses reprises, rend hommage à sa femme Élisabeth et à ses deux fils, pour qui cette maladie a été difficile à supporter, aux marchands d’art qui ont cru en lui.
Mon avis : lire ce livre permet de mieux comprendre l’œuvre, en particulier certains tableaux qui sont parfois considérés comme blasphématoires. Il ne parle presque pas de sa peinture, en tant qu’acte de peindre, mais elle est présente en filigrane à toutes les pages, avec sa souffrance terrible mais aussi génératrice de son art… Bravo à Judith Perrignon qui a su rendre le récit (les récits) si poignant(s) qu’elle a recueilli(s).
Pour aller plus loin : je vous ai parlé de Gérard Garouste à partir d’un grand diptyque très fort que j’ai vu l’été dernier au musée des Beaux-Arts de Caen, avec des liens concernant l’artiste.
Découvrez des traductions récentes de la Bible, qui sont reparties de l’Hébreu et non de la Septante, première traduction de ces textes en latin, par exemple :
– celle d’André Chouraqui, parue chez Desclée de Brouwer en 1987 (il a aussi traduit le Coran)
– ou celle, partielle, de Henri Meschonnic qui a traduit la Genèse (Au commencement, chez Desclée de Brouwer, 2002), les Cinq rouleaux avec le Cantique des cantiques (traduit par le Chant des chants), Ruth, Comme ou les Lamentations, Paroles du sage, Esther (chez Gallimard en 1970) et les psaumes (Gloire paru chez Desclée de Brouwer, 2001), le Lévitique (Et il a appelé, chez Desclée de Brouwer, 2005). Henri Meschonnic est décédé récemment. Allez voir sa fiche chez les éditions Verdier écrite à l’occasion de la publication de son livre éthique et politique du traduire (Verdier, 2007).