Je vous reparlerai du sculpteur Jean Claro à propos de sa frise sculptée sur le mur extérieur de la MJC le Local à Poitiers. Né à Alger en 1929, élève de l’école des beaux-arts de Paris de 1952 à 1956 puis aide dans les ateliers du sculpteur Paul Belmondo, il est nommé en 1959 comme enseignant à l’école des beaux-arts d’Oran en Algérie. Victime d’une agression, il rentre en France (métropolitaine, l’Algérie était encore française à cette époque) où il est nommé à l’école des Beaux-Arts de Poitiers. En 1962, il commence la réalisation de ce chemin de croix en feuilles de plomb pour l’église de Marmagne, dans le Cher, église pour laquelle il a aussi réalisé en 1965 une statue de la Vierge à l’Enfant et une autre de Saint-Jean l’Évangéliste. Dans la même commune, il avait également sculpté en 1958 une statue de Baigneuse pour la piscine [informations transmises par sa famille].
Chaque station de du chemin de croix mesure une soixantaine de centimètres de haut, même si elles n’ont pas toute exactement les mêmes dimensions. Le relief est assez marqué, de plusieurs centimètres. Ce chemin de croix a été installé et inauguré dans l’église Saint-Hilaire de Poitiers en 2000… Il est décédé en 2004 à La Rochelle.
Les stations du chemin de croix sont « standardisées » depuis le 16e siècle… Le titre des quatorze stations ne varie donc pas d’un chemin de croix à l’autre… C’est parti pour la visite… Je vous donne d’abord le titre officiel de la station, puis une très brève description de la représentation. J’ai regroupé les photographies par deux stations.
Station 1. Jésus est condamné à être crucifié. Ici, c’est le visage du Christ pleurant avec la couronne d’épines sur la tête.
Station 2. Jésus est chargé de sa croix. A l’arrière plan se trouve une croix avec au premier plan une paume de main.
Station 3. Jésus tombe pour la première fois sous le poids de la croix. On voit ici la partie haute de la croix et Jésus à terre, enfin, juste une silhouette avec deux bras levés.
Station 4. Jésus rencontre sa mère. Marie est représentée penchée sur la tête de Jésus, avec sa couronne d’épine. Elle regarde vers le ciel alors que Jésus a passé son bras gauche derrière le dos de Marie.
Station 5. Simon de Cyrène aide Jésus à porter sa croix. En haut, Simon, en homme fort, tient la croix à bras le corps alors qu’une silhouette au visage représenté en creux est couchée au sol (le Christ).
Station 6. Sainte Véronique essuie le visage de Jésus. Le visage du Christ est représenté comme couvert d’un linge.
Station 7. Jésus tombe pour la deuxième fois. Jésus (toujours une silhouette, cette fois le haut du corps, la tête et un bras) ploie sous le poids de la croix.
Station 8. Jésus rencontre les femmes de Jérusalem qui pleurent. Là, ce n’est pas facile à voir. Sur a gauche se trouve la silhouette du haut du corps de Jésus, debout. Vous devez réussir à distinguer la pointe du menton et son bras droit. Devant lui, trois visages très stylisés (un œil et un trait vertical symbolisant les larmes) des femmes de Jérusalem.
Station 9. Jésus tombe pour la troisième fois. Une silhouette vaguement humaine est assise par terre dans l’angle inférieur gauche. Elle supporte le poids de la croix cette fois penchée vers le bas, le bras gauche de Jésus est passé autour d’elle.
Station 10. Jésus est dépouillé de ses vêtements. Pour cette station, l’artiste a choisi de montrer plutôt les soldats qui jouent au pied de la croix, juste symbolisés par trois dés formant un 4.21 au-dessus de la tunique du Christ et à côté d’une empreinte de pied.
Station 11. Jésus est cloué sur la croix. Une main gauche présentée paume en avant et saignant, avec en arrière plan un rectangle (le bras de la croix).
Station 12. Jésus meurt sur la croix. L’artiste a choisi de lacéré la feuille de plomb au niveau du visage du Christ.
Station 13. Jésus est détaché de la croix et son corps est remis à sa mère. Un pied gauche et quatre clous pour cette station.
Station 14. Le corps de Jésus est mis au tombeau. Un gros paquet plus ou moins ovale… Jésus enfermé dans son linceul.
Dans un style très différent mais quasiment contemporain, voir le chemin de croix de Rosine Sicot (1958) dans l’église Saint-Hilaire à Niort.