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Le retour de Anna Enquist

Manu en mai 2013, pochette, marque-page, carte, livreIl y a quelques semaines, Nini 79 parlait très joliment sur son blog de Le retour de Anna Enquist. Après un petit tour chez Emmanuelle / le Marquoir d’Élise, il est arrivé chez moi (bien accompagné!)

Le livre : Le retour de Anna Enquist, traduit du néerlandais par Isabelle Rosselin, collection Babel, n° 960, éditions Actes sud, 2009, 475 p., ISBN 978-2742783496

L’histoire : printemps 1775 en Angleterre. Elisabeth Cook, 34 ans, attend depuis trois ans le retour de son mari, James Cook, parti pour son deuxième voyage. Elle a accouché sans lui, le bébé qu’elle attendait à son départ est mort, une autre fillette est aussi décédée, d’un accident. Les deux ainés vont bien, le premier semble attiré par la marine, le deuxième par la musique. Elle range, frénétiquement, pour que tout soit impeccable pour le retour. Le voici enfin, amaigri. Il reçoit un poste honorifique, travaille avec elle à la mise en forme du récit de son voyage, mais voilà, l’appel du large semble le plus fort… Malgré sa promesse de ne plus repartir, il ne peut résister à l’offre de partir pour une nouvelle expédition…

Mon avis : un récit poignant, et original, avec non pas le point de vue du navigateur, mais celui de sa femme, de ses états d’âme, de sa longue attente. Si les informations circulent à grande vitesse aujourd’hui, Elisabeth n’a appris la mort de Cook que presque un an plus tard… et reçu plusieurs années après une lettre de son ami qui éclaire les circonstances de sa mort édulcorées par les autorités et même James, son neveu qui faisait partie et est revenu de l’expédition. Les relations aux enfants pendant ces absences, et lors des rares retours du mari, sont évoquées avec pudeur, pas facile à la fin du 18e siècle de s’attacher à des nouveau-nés dont on ne sait pas s’ils survivront. Difficile aussi d’accepter de se séparer du petit préféré et de le laisser aller à l’école navale alors qu’il aimerait tant jouer de la musique (la trompette de la marine ne vaut pas le violon…). Quant aux voyages, ils sont évoqués à travers la transcription des cahiers rapportés de l’expédition.