Sortie cinéma en fin d’après-midi mardi. Je suis allée voir Magic in the Moonlight, de Woody Allen. Je vais d’ailleurs voir la quasi totalité de ses films (relire mes avis par les liens en fin d’article).
L’histoire: dans les années 1920. A Berlin, Wei Ling Soo vient de donner un grand show de magie. Retour à Londres pour Stanley Crawford [Colin Firth], mais il quitte vite sa petite amie, à la demande d’un ancien camarade et ami magicien, Howard Burkan [Simon McBurney]. Adieu les vacances aux Galapagos, bonjour la Côte d’Azur des riches estivants. Il pourra rendre visite à sa vieille tante Vanessa [Eileen Atkins], mais est surtout chargé de démystifier Sophie Baker [Emma Stone], jeune et belle médium cornaquée par sa mère [Marcia Gay Harden] et qui est en passe de dépouiller les Catledge, riche famille crédule (surtout Grace [Jacki Weaver], prête à tout pour revoir son défunt mari), et à épouser le fils, Brice [Hamish Linklater]. Sauf que cette fois, Stanley n’arrive pas à discerner le « truc » et finit par croire, pour la première fois, qu’un « don » peut exister…
Mon avis: fan de jazz, magicien amateur, Woody Allen a créé le film qui concentre ses hobbies. Colin Firth campe le personnage du misanthrope, arrogant et rationaliste grognon. Alors certes, le clair de lune dans l’observatoire [il s’agit de celui de Nice, sur le Mont-Gros, qui forme avec celui du plateau de Calern à Caussols l’observatoire de la Côte d’Azur/OCA] où se sont réfugiés le magicien et la médium (ou plutôt deux jeunes gens engagés chacun de leur côté) après l’orage fait « un peu » (beaucoup) cliché. Au-delà de l’histoire, Woody Allen propose de réfléchir sur Niestche, mais surtout sur le pessimiste, qui est peut-être dans le vrai mais a une vie terne aux yeux des autres, et l’optimiste, qui, quitte à vendre aux autres ce qu’ils veulent entendre, sème la joie de vivre. Les amoureux de la Côte-d’Azur reconnaîtront aussi l’opéra de Nice (qui a servi de décor pour la salle de spectacle de Berlin), ou le bar du Negresco (le cabaret à Berlin), la Villa Eilenroc au Cap-d’Antibes (la grande fête), etc. Le travail sur les décors, les vêtements (super maillots de bain), la lumière rend l’ensemble cohérent et d’une grande fluidité. Minuit à Paris m’avait déçue, Blue Jasmine réconciliée avec Woody Allen, quel sera son prochain film?
Pour aller plus loin sur les observatoires, je vous conseille:
– le site de l’observatoire de la Côte d’Azur/OCA
–Observatoires astronomiques. Provence-Alpes-Côte d’Azur, de Jean Davoigneau et Françoise Le Guet Tully, Association pour le patrimoine de Provence, Collection Itinéraires du patrimoine n° 154, Aix-en-Provence, 1999 [j’ai ressorti mon exemplaire au retour du cinéma!].
– l’article en ligne des mêmes auteurs, Jean Davoigneau et Françoise Le Guet Tully, L’inventaire et le patrimoine de l’astronomie : l’exemple des cercles méridiens et de leurs abris, revue numérique In situ, n° 6, 2005. Plus technique mais richement illustré et avec de nombreuses autres références.
Pour Woody Allen, vous pouvez relire mes articles
- Café society en 2016
- L’homme irrationnel en 2015
- Magic in the Moonlight en 2014
- Blue Jasmine en 2013
- Minuit à Paris en 2011,
- Vous allez rencontrer un bel et sombre inconnu vu début 2011,
- Whatever Works vu début 2010,
- Vicky Cristina Barcelona vu début 2009,
- et aussi de son livre L’erreur est humaine.