L’hôtel de ville de Tours a un si riche décor que je vous ai préparé plusieurs articles sur le sujet. Après les Atlantes du rez-de-chaussée, je vous emmène voir le fronton du corps central (au-dessus du bâtiment principal au centre, si vous préférez à » corps central « ), dominé par une grande horloge encadrée de cariatides, le tout entouré de deux statues monumentales. Un masque, des cariatides, des figures allégoriques, où vais-je ranger l’article ? Dans quelle communauté, communauté des gargouilles, cariatides etc. créée par d’Amaryllis, dans son autre communauté têtes et visages sculptés, ou encore dans France art culture ? J’opte pour la seconde, à cause de ce premier détail.
L’horloge est surmontée d’un masque symbolisant le temps, entouré de rinceaux dans lesquels sont entrelacés les chiffres RF (bon, je sais, ce sont des lettres, mais comme elles sont symboliques, en héraldique, on parle de chiffres…) pour République Française. Le décor général, à l’exclusion des statues, est dû à Henri [Frédéric] Varenne (1860 – 1933), qui venait de travailler quelques années auparavant avec le même architecte sur la façade de la gare de Tours (voir aussi la charité de Martin devant la basilique Saint-Martin et la statue du général Meunier dans le jardin des Prébendes-d’Oe à Tours, la sculpture à l’extérieur et à l’intérieur de la gare de Limoges).
Les deux cariatides qui entourent l’horloge, au centre du bâtiment, en haut, sont dues au sculpteur Émile Joseph Nestor Carlier et datées de 1901 d’après le dossier documentaire du service régional de l’inventaire de la région Centre),
… mais ce que l’on lit clairement sur le socle (enfin, pour être plus précise, sur la terrasse, la pierre entre le socle et les pieds de la statue), c’est » 1900 J.(H.) CARLIER » sur celle de droite (et l’inverse, nom puis date sur celle de gauche).
Cette horloge est encadrée de deux figures sculptées du sculpteur Jean Antoine Injalbert (auteur d’un modèle de Marianne que l’on trouve dans de nombreuses mairies et qui est toujours en vente sur catalogue…). Il s’agit de figures allégoriques représentant à gauche la Loire et à droite, le Cher. Toutes deux sont représentées aux trois quarts allongées et soutenant de la main un grand vase, symbole du fleuve et de la rivière. La Loire, à gauche, est une femme qui tient un gouvernail.
Le Cher, à droite, est représenté sous les traits d’un homme barbu allongé sur des roseaux. Rappelons encore que Injalbert avait réalisé, peu avant, en 1898, les allégories des villes de Bordeaux et Toulouse pour la gare de Tours.
La signature du sculpteur A. Injalbert y est clairement visible… avec des jumelles ou un zoom d’appareil photo.