A Poitiers, la femme serait-elle une chimère?

Poitiers, les nouveaux sièges de l'auditorium du muséeEn ce dimanche matin, je pensais vous montrer des œuvres de street art repérées lors de mes promenades ces derniers jours de beau temps à Poitiers, ainsi que d’autres plus anciennes… mais j’ai eu des difficultés pour traiter seule mes photographies et vous les découvrirez donc prochainement en deux épisodes je pense. En attendant, comme c’est aujourd’hui le dernier jour pour voir l’exposition La licorne et le bézoard au musée de Poitiers, je voulais aussi partager avec vous quelques réflexions suite à la conférence à laquelle j’ai assisté lundi dernier (10 mars 2014, à 18h30) autour de cette exposition. Le 10 mars, soit deux jours après la journée de la femme de l’ONU, nous avons à nouveau eu une conférence et une table-ronde avec … cinq messieurs à la tribune, mais à Poitiers, nous avons l’habitude de ces hommes qui parlent entre eux (lire ou relire l’article Poitiers, Patrimoine, stop ou encore?). A la tribune donc, Philippe Piguet pour une grosse demi-heure autour des Curiosités contemporaines, suivi d’une demi-heure de présentation des curiosités cachées au musée de la chasse et de la nature à Paris par son directeur, Claude d’Anthenaise (dans le Marais, un charmant hôtel particulier où il est agréable de flâner entre les archives nationales et l’ancienne bibliothèque nationale, en revanche, page d’accueil du site illisible pour moi sauf à interdire leur mise en page et images de fond, avec un texte en blanc et à les remplacer par mes propres paramètres), et une petite heure de débat où ils ont été rejoints par Dominique Moncond’huy, l’un des commissaires de l’exposition, Jean-Luc Dorchies, directeur de l’école des beaux-arts de Poitiers et Pascal Faracci, le nouveau directeur des musées de Poitiers. Si les deux premières interventions étaient intéressantes, la table-ronde a tourné à la discussion « entre messieurs de bonne famille », sans se soucier de la présence du public, dont une bonne partie a fui petit à petit au cours du débat… Il faut dire que les nouveaux sièges de l’auditorium du musée sont particulièrement inconfortables, trop durs avec dossiers trop droits, il faut donc une bonne motivation pour y rester plus d’une heure. En plus, alors cette salle sert surtout pour des conférences et que le public a l’habitude de prendre des notes, ces chaises n’ont pas de tablettes pour appuyer le carnet ou la feuille!

Chaumont-sur-Loire 2012, Penone, l'arbre aux cailloux

Du côté des artistes cités et proposés, là aussi, quasiment que des hommes! J’ai noté ceux qui ont été illustrés par Philippe Piguet pour des curiosités contemporaines du monde végétal, du monde animal et du monde minéral… Là aussi, très très peu de femmes : deux (Anouck Durand-Gasselin et Valérie Graftiaux) pour 14 hommes! Parmi eux, Damien Hirst et Giuseppe Penone, le lien vous emmène à Chaumont-sur-Loire, la photo ci-dessus montre une oeuvre très proche de celles présentées à Versailles, mais franchement, si j’aime bien, je ne vois pas le rapport avec un cabinet de curiosité. J’ai ensuite arrêté de prendre des notes, la vue double après une demi-heure n’aide pas…

Je pense ne pas être la seule (cf. la question de M. Alain Tranoy à la fin de la conférence) à avoir du mal à suivre le propos, la chimère ferait-elle à elle seule le cabinet de curiosité? L’un des orateurs a beaucoup insisté sur le fait que les cabinets de curiosité impliquaient la présence de monstres comme ceux montrés autrefois dans les cirques… Il n’est pas allé jusqu’à parler des zoos humains. Pourtant, la muséographie de l’une des salles de l’exposition y faisait penser, ne serait-ce que par les miroirs déformants et la présentation de la femme à barbe (Portrait d’Antonietta Gonzales par Lavinia Fontana en 1583, habituellement présenté au château de Blois), éléments qui évoquaient beaucoup l’exposition Exhibitions il y a quelques années au musée du Quai Branly à Paris. La distinction avec les vanités n’est pas clair non plus (revoir C’est la vie, vanités, au musée Maillol il y a aussi un moment).

Metz 2012, Alain Bresson, 7, cornemoussePour les êtres hybrides, qu’ils soient ou non dans le sujet des cabinets de curiosité, je vous conseille de revoir les oeuvres de Alain Bresson, ici au jardin des plantes de Metz en 2012.

Mouton-papillon, street art à PoitiersEt vous pensez que ce mouton-papillon, dont je vous parlerai avec toute une série de moutons divers qui ont colonisé la ville de Poitiers ces derniers mois, pourrait aussi être ajouté à la collection des curiosités contemporaines?

4 réflexions sur « A Poitiers, la femme serait-elle une chimère? »

  1. Maryse

    Moi j’ai une lavande papillon, mais c’est hors sujet. Et je suis d’accord pour les sièges durs durs dont mon lumbago a eu du mal à se remettre. J’ai trouvé aussi qu’il y avait beaucoup de nombrilisme dans cette table ronde très rectangulaire et trop masculine. N’y aurait-il aucune femme à Poitiers pour parler du sujet évoqué (cabinet de curiosité) ?

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  2. mamazerty

    ah çà…une journée de la femme qui s e tait et laisse parler ces messieurs….belle image d e cette journée et d es autres!!!!!quant à des intervenants qui s e prennent pour le centre d e la terre et s’auto-suffisent, j’ai déjà vécu çà aussi….hmmmm…..du boulot sur la planche….je prendrai le temps d e revenir pour aller sur tes liens
    bonne semaine, Véronique

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