Je continue à vous faire découvrir le numéro n° 67 de la revue Enfantines Halte à la douane sur Mouchin, dans le Nord, paru en 1935. Le numéro est certes publié en ligne, mais c’est en mode image, avec une couverture différente de la mienne. Après les douaniers, la circulation, la fraude en auto, la fraude avec les chiens, et les gendarmes, voici une belle ruse… vue par les enfants de primaire (enfin, les garçons!) qui semblent plus admirer les fraudeurs que le pauvre douanier berné.
Et un grand merci à mon père qui est parti en reportage dans le village de Mouchin pour illustrer les lieux avec des photographies!
Voici donc la suite du manuel du parfait petit fraudeur trans-frontalier… mais il vous faudra attendre une nuit d’orage pour l’imiter!
Une belle ruse
Ceci se passait il y a quelques années. La route du Bas-Préau est interdite aux voitures de toutes sortes.
Pour éviter qu’elles puissent passer, malgré l’interdiction, cette route est barrée.
On a enlevé des pavés et enfoncé obliquement, tout en travers de la route des rails d’acier. Impossible de passer avec une auto à travers ce barrage.
Cette nuit-là, il faisait un temps épouvantable: éclairs, tonnerre, pluie, vent, nuit noire.
Le douanier de faction, à quelque vingt mètres du barrage, s’était mis tranquillement à l’abri dans sa baraque.
Des fraudeurs, profitant de l’obscurité et du bruit que faisait la tempête, entreprirent de démolir le barrage.
Les rails sont enlevés et nos fraudeurs enfoncent dans le sol, à la place des rails, des bouts de tuyaux de poêle d’égale longueur. Ils les enfoncent légèrement, les calent avec quelques cailloux, se retirent en emportant les rails.
Puis la tempête cesse, la pluie aussi. Le jour point, et, dans l’aube naissante, le douanier de service voit que sa route est toujours bien barrée; il est tranquille.
Quelques instants plus tard, il voit arriver devant lui, venant de Belgique, une forte auto.
Le douanier ne s’en soucie pas, se disant: elle se trompe de route et il faudra bien qu’elle s’arrête au barrage.
Mais l’auto, loin de ralentir… accélère, prend de la vitesse, arrive à toute allure sur le barrage, fait sauter les « tuyaux de poêle » au grand ébahissement du pauvre douanier qui, le temps de revenir de son effroi, voit passer, impuissant, une auto bien chargée de tabac!
Vite au téléphone de la cabine pour alerter toute la douane, mais le téléphone ne répond pas, et pour cause: tous les fils sont coupés!
Et l’auto est bien loin.
Depuis cette aventure… on a rapproché le barrage de la cabine du douanier.
Voir la suite: le passage à niveau et un pauvre chien et les dernières pages consacrées à d’autres ruses.
L’histoire est drôle et bien le douanier berné fait toujours rire même si ce n’est pas très moral tout ça 🙂
Par contre pas moyen de voir les photos de ton père! Dommage
PS ça y est j’ai eu la photo! Merci à ton père…mais il n’y a plus de douaniers!!!
Effarant, le culot de ces fraudeurs… ceci dit, et bien que ça ne soit guère moral, j’ai souri en lisant ce récit, et en imaginant la tête de ce pauvre douanier…
Bises et belle journée.
Rohh, pov’ douanier !! Bisous et belle journée, il faut profiter du soleil aujourd’hui !
ccou c’est vrai que maintenant les douaniers se font rares !! !! !beau recit !! !bisous doux