Le 57e festival de Confolens, art et traditions populaires est lancé avec le prélude ce soir, si l’alerte météo orange lancée pour cette nuit le permet, ça serait vraiment dommage que ce spectacle soit annulé! Du 12 au 17 août 2014, la ville vibrera au son des musiques du monde et au mouvement des danseurs, certains venus de très loin comme le groupe micronésien Mimar Bamboo (plusieurs heures de vol rien que pour aller faire établir les visas… plus de 24h de trajet, ils vont subir un sacré choc de culture entre l’île de Wap et Confolens! Si vous êtes dans le secteur, n’hésitez pas à aller y passer une soirée, mais aussi une journée, il y a de nombreuses animations gratuites, d’autres payantes, plein d’ateliers pour vous initier à ces danses, plein de rencontres pour vous évader très loin tout en restant… en Charente, aux confins du Limousin!
Habituellement, la ville de Confolens (moins de 3.000 habitants, plus petite sous-préfecture de France) est plutôt déserte, je sais de quoi je parle, j’y ai étudié la quasi totalité des maisons du centre-ville il y a quelques années dans le cadre de l’inventaire du patrimoine du Confolentais, qui a donné lieu à deux livres, voir le parcours du patrimoine Confolens. Charente et l’Image du patrimoine sur le Confolentais. Mais pendant la semaine du festival et quelques jours avant, la ville est envahie par des centaines de danseurs (650 cette année, 28 groupes de presque autant de pays) et 20.000 visiteurs payants (presque 50.000 billets vendus, chacun assiste à plusieurs soirées), 100.000 visiteurs en cumulé avec les journées gratuites.
Ce festival est l’un de ceux qui ont fait l’objet d’une étude économique détaillée en 2012 financée par par le conseil général de Charente (avec le ministère de l’économie et des finances (méthodologie tourisme, le ministère de la culture) : chaque euro de subvention rapporte 1,6€ de retombées économiques sur place (2,3€ si on inclut les tournées annexes des groupes): 217.000€ de subventions cette année là (l’association du festival a un budget global de 900.000€, le plus gros budget étant l’acheminement des groupes) ont rapporté presque 364.000€ de dépenses sur place des visiteurs, des organisateurs et des bénévoles. Non négligeable pour un territoire très rural, en 2003, je préférais calculer la densité de population des moutons que celle des habitants… Confolens sans le festival, ce serait sans doute une ville sans restaurant, sans hôtel, avec des commerces encore plus en difficulté!
De l’impact de la culture… En milieu rural, c’est bien plus important que beaucoup ne le pensent.