J’ai trouvé ce livre parmi les nouvelles acquisitions de la médiathèque. Une auteure que j’ai découverte lorsqu’elle a eu le prix Nobel de littérature, en 2009. J’ai lu L’homme est un grand faisan sur terre, La bascule du souffle et La convocation.
Le livre : Animal du cœur de Herta Müller, traduit de l’allemand par Claire de Oliveira, éditions Gallimard, 2012 (parution en Allemagne en 1994), 232 pages, ISBN 9782070129706.
L’histoire : à Timisoara sous Ceausescu, donc sans doute dans les années 1980. La narratrice poursuit ses études et vit dans une chambre avec cinq autres filles. un jour, son amie Lola est retrouvée suicidée dans son placard, elle avait été violée et été tombée enceinte de son professeur de sport. La narratrice et trois camarades, Edgar, Kurt et Georg, refusent l’hypothèse du suicide. Tous les quatre sont dès lors poursuivis par le parti, perquisitions, accidents, persécutions également sur la famille… ils entrent dans la vie active, sont dispersés aux quatre coins du pays, mais les persécutions ne cessent pas. Quand apparaît un nouveau personnage, Tereza, qui devient la nouvelle amie de la narratrice, la vie ne devient pas plus facile.
Mon avis : les œuvres de Herta Müller sont traduites petit à petit en français depuis qu’elle a reçu le prix Nobel de littérature. Celui-ci est paru en Allemagne il y a presque vingt ans. Le roman est probablement en partie auto-biographique, la narratrice fait partie de la minorité souabe roumaine, germanophone. Le père a été enrôlé dans la Waffen-SS. C’est aussi un roman sur la dictature, son système de délation, de persécution, mais aussi les gens qui réussissent à détourner le matériel de l’usine, de l’abattoir, la grande débrouille, y compris pour la couturière, qui réussit à faire du trafic en allant en Hongrie. Avec en toile de fond la mort de ceux qui veulent fuir la dictature, noyés dans le Danube, rattrapés par les chiens ou abattus par les soldats. Un livre très poignant sur ce système qui a broyé tant de gens, les a poursuivi jusque dans l’exil (je vous laisse découvrir dans le livre). Un livre d’une seule traite, sans séparation en chapitres, sans coupure. A lire absolument! En se rappelant que si la dictature est tombée, des dizaines d’années de système D en font l’un des pays européens où la corruption reste un fléau quotidien.
Ce doit être « dur » à lire…
Je ne connais absolument pas cette auteure. Je vais interroger ma bibli, et le mettre sur ma PAL…
Bises et belle journée.
je note, puisque tu dis « absolument », mais pas tout de suite pour la lecture. là je suis dans le grand nord… par livre interposé bien sûr!
J’en rentre juste, du grand nord… enfin, du film/conférence sur le polar scandinave à la médiathèque!