Hier soir, je suis allée voir le film Garage, de Lenny Abrahamson. A priori, d’après les critiques et présentations du film, c’était une histoire assez banale, et un bon film, primé à la Quinzaine des réalisateurs de Cannes en 2007. Dans un village d’Irlande, qui se morfond autour de son pub, le garage est tenu par Josie, “ l’idiot du village ” ou, en terme politiquement correct, polyhandicapé léger (handicap mental léger associé à un problème de motricité fine et de hanche). Tout le monde se moque plus ou moins gentiment de lui, jusqu’à ce que le patron lui adjoigne un adolescent pour l’aider à ouvrir le garage tard le week-end.
Au deuxième tiers du film, des ronflements ont retenti dans la salle… Juste avant l’avant-dernière scène. Qui aurait mérité un avertissement préalable. Piégé, submergé, Josie décide de mettre fin à ses souffrances, comme plus tôt un de ses “ amis ” qui avait tué une portée de jeunes chiots en les noyant. Lentement (comme tout le film), sur fond de musique douce, il enlève soigneusement ses chaussures, ses chaussettes et sa casquette. Puis entre lentement dans la rivière.
Pour les personnes suicidaires, cette scène peut apparaître comme la justification de leur éventuel passage à l’acte, la confirmation que le suicide est la fin de leurs souffrances. En tant que proche de personne suicidée récemment, j’ai pris cette scène comme une grande violence… qui a ravivé ma propre souffrance.
Garage de Lenny Abrahamson
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