La semaine précédent le 11 novembre 2012, je vous avais proposé une semaine d’articles sur des monuments aux morts de la première guerre mondiale, regroupés avec les autres dont j’ai parlé sur l’index des monuments aux morts. Je renouvelle l’opération cette semaine, avec chaque après-midi un article sur un monument consacré à la deuxième guerre mondiale, à la résistance, aux déportés ou à des personnages marquants de ce conflit. Si le sujet vous intéresse, je vous conseille vivement le site de l’AJPN / Anonymes, Justes et Persécutés durant la période Nazie dans les communes de France. Si la période commence à être assez bien étudiée, même si l’on peut avoir des « trous de mémoire », comme on le verra dimanche pour Poitiers, les architectes et sculpteurs qui ont réalisés ces monuments sont très peu voire pas du tout documentés. Il s’agit assez souvent d’artistes directement liés aux événements, parfois des artistes eux-mêmes déportés comme pour Henri Gayot à La Rochelle. Je n’ai pas eu le temps de dépouiller les différents journaux de l’époque de l’édification des monuments pour préciser la vie de ces artistes, tous renseignements complémentaires sont les bienvenus. C’est le cas pour l’article d’aujourd’hui.
Je commence aujourd’hui aux Sables-d’Olonne en Vendée, avec des photographies de novembre 2010.
Le monument aux déportés se trouve près de l’abbaye Sainte-Croix, qui abrite le musée et le centre culturel, dont le square a été baptisé en novembre 2003 square Simone Feuvre, sage-femme, résistante, arrêtée le 19 juillet 1944, déportée à Ravensbrück dont elle a réussi à s’échapper (plus d’informations sur ce document de l’amicale des déportais sablais, où vous trouverez le parcours des 27 déportés originaires des Sables-d’Olonne).
Sur la grande stèle du monument, deux mains enchaînées sortent des flammes. Le monument porte la signature « R. Lange / sculpteur / 1959 » [Complément du 4 août 2016 : pour Robert LANGE, né à Paris le 23 mai 1914 et décédé à la Roche sur Yon le 6 septembre 1999, voir commentaires ci-dessous].
La presse locale a annoncé en mars 2013 que le monument allait déménager près du monument au capitaine Mignonneau, pour permettre l’extension de la médiathèque…
Voici ce monument au capitaine Mignonneau (1929-1944), sur le boulevard Castelnau. Le mémorial Genweb nous renseigne sur son identité: Louis Guy Constant Georges était parachutiste, arrêté le 7 août 1944, torturé, abattu à Lille lors d’une tentative d’évasion. Son nom figure sur le monument aux morts des Sables-d’Olonne.
Le buste est représenté de manière très classique, le capitaine étant représenté de face, en uniforme.
Il porte la signature (oups, désolé(e pour le flou) « Suin M. / 1947 ».
PS (5 octobre 2014): Grâce aux descendants de l’artiste, je peux désormais préciser qu’il s’agit de Marius Suin (1920-1972).
Le buste est très beau, mais la littérature semble hélas muette à son sujet ;
seule mention retrouvée, dans Mémoire des Français libres. Du souvenir des hommes à la mémoire d’un pays, d’Olivier ROCHEREAU, au sujet du Réseau Sussex :
« Un square aux Sables-d’Olonne porte le nom du capitaine Guy Mignonneau, agent du BCRA puis membre du réseau Sussex de l’Intelligence Service. Il s’orne d’un buste offert par la ville de Lille en 1948. Le capitaine Mignonneau fut en effet abattu par la Gestapo lors d’une tentative d’évasion le 7 août 1944.
Sa vie est un peu plus détaillée dans les liens que j’ai mis, mais sans l’info « offert par la ville de Lille »…
c’est super sympa ,ces photos , dis donc , bravo , bon 1 er mai
bisous frifricreations
je trouve ce monument très (trop?) moderne ! cath
Merci pour toutes ces infos tjrs aussi intéressantes. Bonne soirée.
géographiquement, ça ne fera pas un très gros déplacement, de l’autre côté du grand carrefour. moi j’aime bien ce monument assez dépouillé… j’avais dû en mettre la photo sur mon ancien blog. le monument du résistant n’est pas trop mis en avant je trouve.
Un monument sobre, dépouillé, mais d’une grande force. Merci, tu es une mine de renseignements.
Bises et belle journée.
le monument aux morts de la déportation, situé aux Sables d’Olonne a été sculpté par mon père: Robert LANGE (et non pas Langé).
Il y a aussi, un autre monument aux morts, sculpté par lui aussi, à Saint Jean de Monts, avenue de la forêt qui représente une grande flamme.
Mon père est né à Paris le 23 mai 1914 et décédé à la Roche sur Yon le 6 septembre 1999.
Je suis la fille de Robert LANGE (sans accent). Vos recherches sont assez succinctes, il y a eu des articles dans le journal Ouest France… Il avait aussi sculpté un autre monument aux morts à St. JEAN de MONTS, représentant une flamme.