Le cimetière du Père Lachaise à Paris n’est pas seulement un cimetière, c’est aussi un vrai musée en plein air où l’on croise les plus célèbres artistes… qui n’ont pas toujours réalisé des chefs-d’œuvre. Il fallait bien vivre et répondre à des commandes. En témoigne la statue en bronze sur la tombe du Sergent Hoff, Ignace Hoff (20 juillet 1836-25 mai 1902), qui s’est illustré lors de la guerre de 1870, voir sa biographie ici. Elle se trouve juste à côté de la tombe du sculpteur Alexandre Falguière (la dalle de marbre que l’on aperçoit à droite de la photographie, promis, je vous la monterai un de ces jours).
La statue porte la signature « A. Bartholdi 1904 », oui, le célèbre [Frédéric] Auguste Bartholdi (Colmar, 1834 – Paris, 1904), dont je vous ai déjà montré Auguste Bartholdi , un sculpteur dont je vous ai déjà montré la fontaine monumentale à Lyon (1888), le monument à Rouget-de-Lisle à Lons-le-Saunier et les répliques des statues de la Liberté à Poitiers et Châteauneuf-la-Forêt. Cette œuvre a été réalisée l’année de sa mort, le plâtre a été présenté au salon des artistes français de 1904 sous le n° 2645 (vue numérisée 50), il est aujourd’hui conservé au musée Bartholdi à Colmar. La statue a été fondue à titre posthume.
Le bronze a été « fondu par / E. Capitain-Geny / Bussy Hte Marne », comme en témoigne la marque.
Au sommet du monument, le sergent Hoff est représenté debout, en uniforme, guettant l’horizon, en appui sur son fusil. Une sculpture de bonne facture mais sans grande originalité.
Le numéro 107 inscrit sur son col fait référence au 107e régiment d’infanterie dont il dépendait.
Au pied de la tombe, une fillette inscrit sur le piédestal qui porte la statue cette devise patriotique: « France, souviens-toi ». Cette fillette semble être en plomb (je n’ai pas pu vérifier), une matière utilisée par Auguste Bartholdi par exemple pour la fontaine monumentale à Lyon (1888). Je n’ai trouvé aucune marque ni signature sur la fillette. Sur le plâtre présenté au salon des artistes français de 1904 et conservé au musée Bartholdi à Colmar, c’était un garçonnet qui était prévu, avec une devise différente : « Quand faudra l’enfant d’Alsace renaîtra ». Je ne suis donc pas certaine que cette fillette ait été réalisée d’après un plâtre d’Auguste Bartholdi (ou bien il y a eu une seconde version?).
Photographies de novembre 2012.
Cela fait bien longtemps que je n’y suis pas allée ! J’ai prévu d’y emmener Jean lors de notre prochain séjour en région parisienne.
nous avons eu l’occasion d’aller le visiter, mais c’est tellement grand, et ce jour là je n’avais pas d’apn…..dommage, passe une douce fin de journée
et bien je l’ai vue celle ci,(et mise deux fois dans mon diapo), comme je me suis posée moins de questions que toi j’ai été très émue par cette statue, bien chargée d’affect et que j’ai trouvée poétique….merci d e partager tes connaissances, qui nous permettent d’affiner notre observation
Comme tu le dis les artistes doivent vivre et parfois au prix de leur rêve… La vanité humaine leur offre dans ce lieu une opportunité ! Ce qui reste dans la terre par contre ne diffère pas !!! L’illusion reste au dessus du sol ! Bises à toi Véronique
Eh oui, les artistes aussi doivent manger… un style un peu convenu, mais bon… dans l’air de son temps, on va dire…
Bises et belle journée.