Alceste à bicyclette, de Philippe Le Guay, était passé dans les salles périphériques mais seulement une semaine en ville, à des horaires pas du tout pratiques. C’est comme si CGR ne voulait plus de ses salles en ville, qu’il garde parce que c’était le seul moyen d’ouvrir un autre complexe à l’extérieur, mais ils font tout pour ne pas avoir de spectateurs en ville et pouvoir fermer des salles « déficitaires ». Pour moi, hors de question d’aller aux nouvelles salles de Fontaine-le-Comte, inaccessibles en bus (je n’ai pas de voiture), et je ne suis allée que deux fois en quelques années à Buxerolles, il faut pouvoir y aller à une séance à 17h en semaine si on veut un bus au retour (le samedi, trop peu de bus, attendre 45 minutes, non merci, et pas desservi le dimanche). Ils ont quand même programmé Alceste à bicyclette pour le printemps du cinéma en ville, encore à une heure peu pratique (13h30), mais avec les giboulées, aucun regret pour s’enfermer dans une salle de cinéma.
Le film: de nos jours en plein hiver. Gauthier Valence (Lambert Wilson), acteur à succès notamment dans une série médicale sur une grande chaîne de télévision, souhaite monter Le Misanthrope de Molière dans un théâtre parisien. Il souhaiterait jouer Alceste et confier Philinte à Serge Tanneur (Fabrice Luchini), un acteur qui s’est retiré depuis trois ans sur l’île de Ré après une grave dépression. Serge Tanneur hésite, finit par accepter de faire des italiennes, à condition de jouer Alceste et pas Philinte, finalement, ils se mettent d’accord pour alterner les rôles… mais il ne donnera sa décision -jouer ou pas- qu’à l’issue d’une semaine de répétitions, qui alternent avec des promenades à bicyclette et la rencontre avec Francesca (Maya Sansa), une italienne qui vient de mettre en vente sa maison…
Mon avis: contrairement aux derniers films où il a joué, cette fois, Fabrice Luchini « fait » du Fabrice Luchini! Ce rôle d’acteur aigri et retiré du monde lui va à merveille, n’en déplaise à Pierre Murat qui avait descendu le film en flèche dans Télérama. L’équilibre entre les répétitions (en intérieur ou dans la cour de la maison) et les intermèdes (promenades à vélo, sorties au restaurant, visites immobilières, projet de vasectomie, chut, je ne vous en dirai pas plus) est assez réussi. Alors certes, le scénario n’est pas d’une grande originalité, mais il donne envie d’aller revoir un Misanthrope au théâtre (et de guetter certaines répliques telles « l’effroyable haine »), et j’ai passé un bon moment de détente…
Pour rebondir : voir plus en détail la gare (et ses mosaïques) de La Rochelle, aperçue plusieurs fois dans le film.
tu as raison, un scénario pas forcément original s’il est bien « traité » peut donner un bon résultat; ce que tu expliques pour les salles de cinéma… de la différence entre l’amour du cinéma et son industrie!
Deux acteurs que j’apprécie, et ton commentaire, me donnent envie d’aller voir… je me demande s’il passe au CAC, parce que je ne crois pas une minute qu’il puisse passer au CGR…
Bises et bon lundi (sous la pluie, ici)
Justement, ici, il est passé au CGR, et quasi qu’aux deux méga à l’extérieur… alors qu’il est classé art et essai, je n’y comprends plus rien aux accords de programmation entre le CGR et les salles art et essai (idem pour Wadja, au CGR…).
J’ai toujours bien aimé Luchini qui est un très bon acteur et a une belle personnalité, même si parfois il fatigue un peu par ses outrances, mais je ne sais pas si je vais aller voir ce film qui me séduit assez peu…
j’aime tellement Luchini …
Printemps du ciné jusqu’à demain mais pas trop envie d’y aller …
Gros bisous et bonne soirée Véro. merci.
J’aime aussi énormément Fabrice Luchini mais le film avait fait des avis partagés (comme souvent) au Masque et la Plume.
Bonjour Véronique, oui, moi aussi, j’ai beaucoup aimé « une effroyable haine » et tout le reste. Luchini est bien mais je ne suis pas sûre qu’il serait un bon Alceste au théâtre, un peu trop emphatique. Film très agréable mais dommage que l’île de Ré soit filmée pratiquement tout le temps sous la pluie. Bon dimanche.