Je poursuis les films vus lors du festival télérama avec Les neiges du Kilimandjaro de Robert Guédiguian… Tiens, le deuxième film vu cette semaine là avec Jean-Pierre Darroussin (qui était aussi le commissaire dans Le Havre). Voir aussi depuis, de Robert Guédiguian et avec la plupart des mêmes acteurs, Au fil d’Ariane.
L’histoire : de nos jours à Marseille. Le film s’ouvre par un tirage au sort réalisé par Michel (Jean-Pierre Darroussin), représentant CGT de son entreprise. Vingt noms (dont le sien) sortent de l’urne, vingt personnes qui seront licenciées… Il réorganise sa vie, fera déjeuner ses trois petits-enfants le midi, montera la pergola de son fils… Quelques jours plus tard, au même endroit, il fête ses trente ans de mariage avec Marie-Claire (Ariane Ascaride) avec sa famille et ses anciens collègues, dont Raoul (Gérard Meylan), son ami d’enfance et également beau-frère, puisqu’il est le mari de Denise (Marilyne Canto), la sœur de Marie-Claire. Ils leur offrent un voyage en Tanzanie (billets d’avion et cagnotte pour leurs frais), en leur chantant le tube des années 1960, Les Neiges du Kilimandjaro. Alors qu’ils jouent aux cartes quelques jours plus tard, Michel, Marie-Claire, Raoul et Denise sont agressés, saucissonnés par deux jeunes hommes armés et masqués, qui leur récupèrent les billets, la cagnotte, les cartes bleues avec les codes. Leur vie bascule…
Mon avis : Une réflexion sur l’action syndicale… L’un des voleurs était un jeune licencié de l’usine, qui conteste le mode de licenciement, les compromis des syndicats dont il a fait les frais. Il instillera le doute chez Michel, et s’il s’était trompé? S’ils s’étaient embourgeoisés, lui et sa femme, devenus propriétaires de leur petite maison? Et si le vol était un vol par nécessité, juste pour payer le loyer? Quelles conséquences sur ses deux demi-frères, dont il s’occupe seul, quasiment abandonné par sa mère? Des sentiments ambigus des personnage, entre désir de vengeance, de défense des idéaux (ah Jaurès, souvent cité), et compassion, tentative de comprendre comment on a pu en arriver là… Une trame inspirée, selon Robert Guédiguian, du poème Les pauvres gens de Victor Hugo (inclus dans La légende des siècles, publié en 1859, vous pouvez le (re)lire ici)… Un film sensible…
J’avais vu Jean-Pierre Darroussin quelques jours plus tôt dans Le Havre d’Aki Kaurismäki.
Ce film était sélectionné pour le festival télérama 2012. Voici les dix films que j’ai vus dans cette sélection de quinze films:
- Une séparation de Asghar Farhadi,
- La piel que habito de Pedro Almodóvar
- Habemus papam de Nanni Moretti
- Le gamin au vélo des frères Dardenne
- Les neiges du Kilimandjaro de Robert Guédiguian
- Le Havre d’Aki Kaurismäki
- Il était une fois en Anatolie de Nuri Bilge Ceylan
- L’exercice de l’Etat de Pierre Schoeller
- La guerre est déclarée de Valérie Donzelli
- Les biens-aimés de Christophe Honoré