Après Au-Delà de DeLaVallet Bidiefono, j’ai poursuivi ma saison 2014-2015 au théâtre et auditorium de Poitiers / TAP avec L’âme du Japon, par le quatuor Diotima.
Comme au précédent spectacle, j’ai été très gênée par l’éclairage créé par Yves Godin: j’emporterai une torche la prochaine fois pour voir mes interlocuteurs dans l’espace d’attente et surtout descendre en toute sécurité l’escalier : la profondeur des marches impossible à évaluer quand on voit mal en 3D avec l’ombre portée des contre-marches et la nôtre, inévitable avec un gros projecteur à l’arrière. Toutes les personnes un peu âgées (une part du public non négligeable) qui ont naturellement le champ visuel restreint doivent aussi être gênées.
Le spectacle: L’âme du Japon était organisé en une grande soirée à partir de 19H. En première partie d’une heure, il y avait une démonstration d’instruments traditionnels : un instrument qui ressemble au tympanon médiéval, dans la famille des cithares posées, le koto, une grande flûte en bambou, le shakuhashi, et un vibraphone ou orgue à bouche, le shô. L’entracte de 50 minutes était suivi du quatuor Diotima avec au programme un quatuor de Debussy, substitué par un quatuor de Ravel à cause de l’absence d’un musicien de la formation, remplacé au pied levé par une musicienne qui apparemment connaissait mieux l’autre pièce, puis deux pièces contemporaines d’une quinzaine de minutes chacune du compositeur japonnais contemporain Toshio Hosokawa, accompagné de la création d’une composition florale par un maître d’Ikebana.
Mon avis: j’ai beaucoup aimé la première partie m’a beaucoup plu, avec une présentation détaillée des instruments et de leur possibilités. Le Vol des grues en particulier était de toute beauté.
Pour l’entracte, le traiteur japonais des halles de Poitiers, Moshi Moshi, avait préparé 200 plateaux repas pour 550 spectateurs. Comme il n’y avait pas eu de réservation et de pré-paiement comme ce fut le cas il y a quelques années pour je ne sais plus quel spectacle, ce fut la foire d’empoigne et certains spectateurs (un groupe de six amis derrière moi en tout cas) ont jeûné… Pour ma part, je m’étais prévu à manger (sans sel), j’ai bien fait, je crains toujours les bousculades.
Au retour, le quatuor a averti qu’il ne souhaitait pas applaudissements entre les morceaux, considérant que les 3 pièces formaient un tout. Rien à dire sur le quatuor de Ravel. Puis est revenue sur scène la musicienne avec le shô, bientôt suivie d’une maître de l’ikebana avec deux aides derrière les trois grands bacs posés sur scène avec de grandes branches. Le shô s’est arrêté mais la mise en place des plantes et fleurs s’est poursuivie pendant un long moment dans le silence (entrecoupé par des pleurs d’enfant, des toux, le bruitage de l’appareil photo d’un journaliste -il aurait quand même pu couper le son! Il fut d’ailleurs rappelé à l’ordre et a arrêté). Enfin, le quatuor, rejoint par la joueuse de shô, a entamé la première pièce de Toshio Hosokawa, une musique si répétitive et ennuyeuse que beaucoup de spectateurs se sont endormis… à commencer par ma jeune voisine que j’avais chargé de me réveiller au cas où je sombrerai dans les bras de Morphée (j’ai toujours une excuse). J’ai lutté un moment et ai poursuivi en somnolant. Les applaudissements furent court et juste polis, dommage, car je pense que la plupart des spectateurs ont beaucoup aimé les 2/3 du spectacle. En tout cas, ça en discutait le lendemain au TAP cinéma en attendant la séance de Mommy de Xavier Dolan, et je n’ai vu pour l’instant personne de mes amis (je ne les ai pas tous revus) qui soit séduit par la fin…