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Jackie de Pablo Larraín

Ma sortie cinéma de dimanche a été pour Jackie, réalisé par Pablo Larraín, vous pouvez aussi [re]lire mon avis sur son film No.

L’histoire : novembre 1963. Une semaine après l’assassinat de John F. Kennedy, un journaliste [Billy Crudup] vient interroger Jackie [Natalie Portman] sur les jours qui ont précédé, l’organisation des obsèques en même temps que le déménagement de la Maison-Blanche pour laisser la place à Johnson [John Carroll Lynch], avec dans l’ombre mais au plus proche d’elle Bobby Kennedy [Peter Sarsgaard], ses deux jeunes enfants…

Mon avis : le film tourne entièrement autour de Natalie Portman, tournée sous tous les angles, couverte de sang juste après l’attentat le 22 novembre, avec le tailleur maculé et sous la douche à son retour à Washington, en pleurs, en pleins doutes quelques jours plus tard avec le prêtre [John Hurt] à Arlington quand elle vient enterrer quasi dans l’intimité leurs deux autres enfants décédés auprès de leur père, quelques jours après les obsèques pompeuses. La place des médias, de la télévision, est posée : le journaliste (presse écrite) pose la question, y a-t-il eu instrumentalisation des enfants pour créer une image médiatique ou juste l’envie de montrer au monde la souffrance de ceux-ci? Le journaliste a un accent que j’ai trouvé assez difficile à comprendre et les sous-titres (simplifiés, comme toujours) étaient cette fois bien utiles.

J’ai bien aimé l’idée d’intercaler des images de la visite de la Maison-Blanche par Jackie pour la télévision en 1961, de montrer les travaux de rénovation, de mise en valeur, et la brutalité des cartons faits dans l’urgence, et la brève vue sur Mme Johnson qui choisit déjà la nouvelle décoration… Une biographie qui se concentre sur une semaine de la vie d’une femme sur laquelle il a été beaucoup écrit, tourné, publié, et qui réussit à tenir presque deux heures.

Planétarium de Rebecca Zlotowski

Affiche de Planétarium de Rebecca ZlotowskiEntre deux giboulées et coups de vent, je suis allée voir hier au cinéma Planétarium de Rebecca Zlotowski [voir mon avis sur son film précédent, Grand central].

L’histoire : à Paris, dans les années 1930. Laura [Natalie Portman] et Kate [Lily-Rose Depp], deux jeunes mediums américaines, donnent leur numéro dans un cabaret quand elles sont abordées par André Korben [Emmanuel Salinger], un riche producteur de cinéma juif d’origine polonaise, naturalisé français. Il demande une séance privée, les invite à emménager dans sa villa, pour les engager dans l’aventure d’un film qui mettrait leur don en avant en filmant un revenant. Fêtes et tournage se poursuivent alors que s’annonce le nazisme…

Mon avis : les costumes, les maquillages et les reconstitutions de décor sont soignés. La villa qui a été trouvée pour le tournage est parfaite pour ce film. Côté scénario, c’est un peu fouillis. La fête, le spiritisme et le milieu du cinéma sont privilégiés sur la montée du nazisme, qui apparaît d’abord sous forme d’allusions ou d’un slogan écrit au rouge à lèvres sur un miroir avant d’exploser à la fin du film. La cinéaste semble parfois prendre position sur le spiritisme /  » piège à gogos « , les deux sœurs ne semblent guère y croire, l’une y voit un moyen de gagner sa vie grâce à la crédulité des  » clients « , l’autre, en apparence fragile et naïve, finit par dire que son  » don  » est la conséquence d’une maladie qui l’emportera. Illusion que le spiritisme, illusion aussi, dans le film, que le cinéma et son mode de financement… et l’on voudrait donc croire que la montée du nazisme est aussi une illusion, même à la fin la réalité des camps de concentration : « il ne faut pas croire à tout ce que l’on dit qu’il se passe à l’est » (ou quelque chose comme ça). Même s’il y a de très jolis cadrages, des scènes touchantes, je reste un peu réservée pour ce film.