La gare de Poitiers a été bombardée par les alliés et notamment par des bombardiers britanniques dans la nuit du 12 au 13 juin 1944, je vous en ai parlé l’année dernière. La gare, les hôtels en face mais aussi une rangée de maisons près du palais de justice (reconstruites exactement comme l’hôtel devant la gare) et le temple protestant sont détruits. Le bilan civil est de 173 morts et 198 blessés, je n’ai pas trouvé de chiffrage des victimes allemandes. La destruction des voies a néanmoins retardé la remontée de la division Das Reich vers la Normandie.
La photographe poitevine Hélène Plessis a photographié le quartier juste après ce bombardement, vous pouvez en voir une photographie ici.
L’année dernière, je vous ai montré la gare, aujourd’hui, le boulevard juste en face, avec ses hôtels. D’abord avant le bombardement, l’hôtel à l’angle du boulevard, vu de côté…
… et de face…
… ou encore ici depuis la cour de la gare, qui était alors fermée par une grille en fer (à peu près en bordure du passage actuel des taxis).
Et voici une carte postale après reconstruction… en moellons apparents. La reconstruction a été partagée par le MRU (ministère de la reconstruction et de l’urbanisme) entre les architectes Paul Maître, André Ursault et Paul Bonnin.
Voici ce que cela donne aujourd’hui (enfin, ce sont des photos d’octobre 2010), d’abord l’alignement complet…
…les hôtels au bord du boulevard (ils n’ont pas très bonne réputation, et les clients du bar tabac bouchent régulièrement la circulation en allant faire leurs achats en restant sur la route).
Enfin, une dernière vue avec un cadrage un peu comme sur la troisième carte postale.
D’autres immeubles avaient été touchés par ce bombardement aux abords du palais de justice, les immeubles ont été reconstruits dans le même style qu’à la gare, en voici rue Gaston Hulin.
Si vous vous promenez dans Poitiers, vous en trouverez d’autres, par exemple celui-ci à l’angle de la rue Boncenne et de la rue des Carmélites. Si vous habitez dans d’autres villes bombardées en France, vous reconnaîtrez sans doute le style, ministère de la reconstruction, subventions et efficacité obligent, ils ont globalement tous un air de famille. Lors des mêmes événements, le monument aux coloniaux fut aussi détruit, je vous le montrerai… l’année prochaine, LOL!