Un livre trouvé parmi les nouvelles acquisitions de la médiathèque.
Le livre : Les bannis de Laurent Carpentier, éditions Stock, 276 pages, 2015, ISBN 9782234079212.
L’histoire : 2008 (sans doute, pour le premier chapitre). Insomniaque, fâché depuis des années avec sa femme, malade, le vieux Maurice se lève tôt pour partir dans sa vieille Renault 10 pour rendre visite au cimetière à sa fille Jacqueline, morte trop tôt d’un cancer du sein, et aller voir le médecin. Il n’y arrivera jamais… mais par son histoire qui se ferme, il ouvre l’histoire d’une large famille, qui vous mènera à Saint-Jean-Kermaniel, en Bretagne, sur le plateau de Lannemezan, du Jura aux Pyrénées, à Picpus, à Bucarest, à Istanbul…
Mon avis : pour son premier roman, Laurent Carpentier, grand reporter au journal Le Monde, a choisi de raconter l’histoire de sa famille au sens large, grands-parents, parents, oncles, tantes, cousins, chacun de ces personnages étant le centre d’un chapitre de quelques pages (de 3 ou 4 jusqu’à une vingtaine de pages). C’est donc petit à petit que l’on reconstitue l’histoire globale, passant de l’un à l’autre, croisant l’un, l’autre, suivant le point de vue choisi pour le chapitre en cours. Vous y croiserez des médecins (beaucoup), des juifs, des athées, et… des communistes (canal historique ou canal trotskyste)! Il y a aussi beaucoup d’exils… des bannis pour leur religion (la branche juive), par leur religion (la bretonne qui a osé vivre « dans le péché »), par leur parti politique (purge communiste). Comme dans toutes familles, il y a le vrai, le non-dit, la vérité qui peut tourner au mythe, les secrets, parfois lourds à porter. La forme choisie par Laurent Carpentier retrace sans doute les méandres qui l’ont lui-même amené à reconstituer cette histoire familiale pour arriver à l’intégrer et littéralement « vivre avec », mais n’est pas pesante pour le lecteur, bien au contraire. J’ai beaucoup aimé ce roman que je vous recommande…
Juste un petit bémol, à nouveau pour l’éditeur, s’il vous plaît, messieurs les éditeurs, choisissez des papiers et des encres qui ne laissent pas voir le texte sur la page au dos! C’est très pénible à lire avec des problèmes visuels, et j’ai été obligée de sortir ma caméra en utilisant un traitement des images pour enlever les lettres parasites qui ressortaient et venir à bout du livre.
Ce livre entre dans la catégorie roman pour le défi de la rentrée littéraire organisé par Hérisson.