Jean-Marc Roberts vient de décéder, j’ai eu envie de relire un de ses livres que j’avais beaucoup aimé lors de sa sortie.
Le livre : Les seins de Blanche-Neige de Jean-Marc Roberts, éditions Grasset, 1994, 164 pages, ISBN 978-2246486114 [existe aussi en livre de poche, mais c’est le grand format qui est dans ma bibliothèque].
L’histoire : François a disparu, il a abandonné Achille, en classe de quatrième, et sa mère. François, ses quatre enfants, de quatre mères différentes, Achille, Ferdinand, Tracy et Victor, racontent tour à tour sa vie, le père qui dès que l’enfant devient trop grand, fuit et refait sa vie ailleurs, le père qui les contraint à tous se connaître, à connaître la vie de leurs demi-frères et demi-sœur, par l’intermédiaire de quiz par exemple, qui, une fois parti, ne fait plus que de brèves apparitions dans leur vie, ignore leur souffrance.
Mon avis : quatre enfants, de 13 à 34 ans quatre tableaux d’un père qui part, qui revient, qui aimerait sans doute avoir une famille unie, mais ne peut contourner le fait qu’il a eu quatre femmes, que les enfants grandissent (ils finissent par dessiner des seins à Blanche-Neige, d’où le titre du livre), ne pas pleurer au cinéma, prendre leur autonomie et penser par eux-mêmes. Alors, il les abandonne, les enfants ne voient plus que rarement le père, attendent ses retours, guettent l’apaisement de leur mère. Une vision de la famille et de la quête du père assez pessimiste. Bizarre, je me souviens très bien avoir été très touchée par ce livre quand il est sorti, 20 ans plus tard, j’ai trouvé des personnages qui manquent d’épaisseur, des portraits dressés trop vite…