Météo pourrie donc le week-end dernier. Après Le labyrinthe du silence de Giulio Ricciarelli, je suis allée voir Every thing will be fine will be fine, de Wim Wenders, en version 2D. Contrairement au cinéma commercial, dans la salle art et essai, nous avons la chance de pouvoir choisir entre la 3D (sans supplément) et la 2D, pour ceux qui ne peuvent pas voir en 3D (nous sommes finalement nombreux dans ce cas), ce qui m’a empêchée de voir par exemple le dernier film de Jean-Jacques Annaud, Le dernier loup.
Le film : il y a une dizaine d’années quelque part au Canada. Dans une cabane de pêcheur sur un lac gelé, Tomas [James Franco], un jeune écrivain, tente d’avancer son deuxième livre. Au retour, il se dispute au téléphone avec son amie quand, au détour d’un virage sur un petit chemin de terre, il percute une luge. Un enfant est indemne, il le ramène à la maison où sa mère, Kate [Charlotte Gainsbourg], lit avant de s’apercevoir qu’il manque son deuxième enfant… Tragique accident, la mère, pratiquante fervente, pardonne et poursuit son travail d’illustratrice en élevant Christopher, Tomas fait une tentative de suicide, quitte son amie, déménage, puis refait sa vie, se remet à écrire, un livre bien meilleur qui sort deux ans plus tard. Il revient sur le lieu de l’accident, veut voir la mère, lui dire qu’elle est coupable de ne pas avoir surveillé ses fils. Christopher [Robert Naylor] devient adolescent, est obnubilé par l’accident et son auteur…
Mon avis: j’ai eu l’impression de me perdre parfois dans les à-côtés de cette histoire, les relations avec l’éditeur (pour y rencontrer sa nouvelle amie), avec le père (chez lui puis en maison de retraite), etc. Wim Wenders a mis en scène un personnage pas sympathique, Tomas, un écrivain qui pense d’abord à lui, à ses livres, à son travail, avant ses amies, sa belle-fille, Christopher qui aimerait avoir des explications, la mère qui a perdu son fils. Deuil impossible de la mère (réfugiée dans son travail et la religion), du fils survivant, alors que l’auteur de l’accident rebondit sans vrais remords. Le film est à la fois long (2h) mais sans réussir à approfondir les deux personnages principaux, dont l’une (Charlotte Gainsbourg) disparaît à la fin, on assiste au déménagement, le fils laissé seul explique qu’elle est partie dans sa famille en Angleterre… certainement juste pour expliquer au spectateur d’Amérique du Nord son accent british. Je n’ai pas été entièrement emballée par ce film.