J’ai trouvé ce livre parmi les nouvelles acquisitions de la médiathèque. Pour la date de parution, il peut entrer dans la rentrée littéraire 2016, même s’il s’agit en fait de la traduction récente d’un livre paru il y a longtemps en Finlande. Du même auteur, j’ai déjà lu pas mal d’autres livres et je vous ai parlé de Sang chaud, nerfs d’acier.
Le livre : Le dentier du maréchal Madame Volotinen et autres curiosités, d’Arto Paasilinna, traduit du finnois par Anne Colin du Terrail, éditions Denoël, 2016, 240 pages, ISBN : 9782207130179 (parution en Finlande en 1994).
L’histoire : avril 1942, dans le village de Tammela en Finlande. Volomari Volotinen naît en pleine nuit d’orage. Son père collectionnait des vieilleries, mais dix ans plus tard, tout fut perdu dans un incendie, à l’exception d’un curieux objet, un bâillon en bois (pour les amputés) qui était dans la poche de Volomari. Celui-ci jure alors de devenir à son tour collectionneur. De son côté, Laura, de 20 ans son aînée, a été mariée (vendue… pour sa dot, une vache) à un soldat pendant la guerre, échec d’une nuit qui aurait pu devenir une vie! Devenue boulangère, elle rencontre Volorami 20 ans plus tard, jeune étudiant en droit, ivre. Elle paye ses études, s’installe à son compte alors que lui devient agent d’assurance, toujours en quête d’un objet à collectionner.
Mon avis : un livre curieux, le lac Inani y devient une réalité et plus seulement une définition dans une grille de mots croisés! Plaisanterie à part, la collectionnite aigüe mène le collectionneur (et le lecteur) un peu partout en Scandinavie et même au-delà, dans un voyage déjanté (la marque de l’auteur), avec parmi ses prises une vraie guillotine de la Révolution française, les poils pubiens d’un cadavre préhistorique, la clavicule du Christ ou un canon (et ses munitions) qui fera quelques victimes collatérales. Sous ses histoires légères, des chapitres de quelques pages qui pourraient presque être autonomes, pointe la critique du régime soviétique si voisin de la Finlande ou le pillage des restes archéologiques et ethnographiques par les collectionneurs. Je pense que ce n’est pas le livre d’Arto Paasilinna à lire en premier si vous n’avez jamais découvert cet auteur, il faut déjà connaître un peu son style décalé et son humour si particulier pour entrer dans ce voyage également fort arrosé (en alcool) et pas très moral (côté agent d’assurance non plus). J’ai bien aimé!
En 2016, le projet de 1% rentrée littéraire est organisé par Hérisson et Léa. I