La maison de la radio de Nicolas Philibert

Affiche de La maison de la radio de Nicolas PhilibertVendredi soir, Nicolas Philibert était à Poitiers au Tap cinéma (Castille) pour une projection et débat autour de son dernier film, La maison de la radio.

Le film : au fil des mois (très peu de repères d’actualité, juste le tsunami au Japon et le printemps arabe, comme en passant), une immersion au sein de la maison de la radio à Paris, France Inter, France Info, France bleue, France Culture, le garage, la popote, les couloirs, quelques reportages, la fabrication d’une dramatique, la construction d’un journal…

Mon avis : avant la projection, Nicolas Philibert a prévenu, ce n’est pas la peine de demander pourquoi il n’y a pas telle émission… Il a dû faire des choix dans ses rushs! Il n’y a pas non plus d’images sur la direction de la radio. J’ai adoré ce film qui montre le grand professionnalisme des équipes, ceux que l’on entend à l’antenne et ceux dont on n’entend que les noms au générique, je mets maintenant un visage à « Jésus Cabrera, [remercié] pour le petit café du matin ». Deux fils rouges reviennent tout au long des séquences, la fabrication d’une dramatique pour France Culture et le « bocal » de France Inter, où les dépêches et les reportages qui arrivent sont triés et hiérarchisés. Je vous laisse découvrir par vous-même en salle tous ces petits morceaux qui font les antennes de Radio-France, les habitudes de chacun, qui écrit ses papiers à l’ordinateur et les rature, qui les écrit à la main… et laquelle les tape en stéréotypie et les lit sur une tablette braille (grosse surprise pour moi, je ne savais pas cette journaliste aveugle)… Vous verrez aussi des petites pépites, le bureau de Frédéric Lodéon, Jean-Bernard Pouy (créateur du Poulpe, je vous ai parlé de 1280 âmes) qui avait prévu des pommes de terre (en avait-il déjà épluché avant?) pour la minute de silence de Rebecca Manzoni, une répétition du chœur de radio France avec une étonnante leçon de diction allemande… Un film au rythme soutenu, juste des images et des sons pris sur place, pas de commentaire en voix off.

Dans la discussion, Nicolas Philibert a assumé ses choix: exit l’open space de France Info trop difficile à filmer, pas de sous-titrage indiquant qui est qui, l’important, ce sont les voix et la construction du son. Il regrette l’uniformisation des antennes, que l’on distingue de moins en moins l’empreinte sonore caractéristique de chaque antenne. Le son est vraiment au centre de ce film… A ne pas rater, à voir au cinéma sans attendre une diffusion à la télévision!

5 réflexions sur « La maison de la radio de Nicolas Philibert »

  1. Nini79

    J’ai entendu parler de ce film à la télé, par une chroniqueuse qui, comme toi, l’avait beaucoup aimé, et j’avoue qu’entre ses commentaires et les tiens, ça donne vraiment envie !
    Merci.
    Bises et belle soirée.

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