La manifestation Peaux de tigre et de pouilleux, Du colonisé à l’étranger, organisée par le théâtre et auditorium / TAP et l’université de Poitiers, se poursuit jusqu’à demain (16 novembre 2014). Je vous parlerai prochainement de Exhibit B de Bett Bailey (en 12 tableaux humains, au musée), une performance qui ne peut pas laisser indifférent et où il sera impossible de voir un père expliquer à son fils qu’il a devant lui la preuve de l’existence des races (voir mon expérience à l’occasion de Exhibitions, exposition au musée du quai Branly à Paris en 2012). J’irai sans doute voir l’exposition proposée par la fondation pour l’éducation contre le racisme – de Lilian Thuram –dans le hall du théâtre et auditorium / TAP.
En attendant, voici un aperçu des installations de l’exposition coloniale de 1931 toujours visibles à la limite de Vincennes et Paris. Je vous prépare une série d’articles sur celles-ci. En arrivant Porte Dorée, vous ne pouvez pas rater La France coloniale de Léon Drivier. Si elle est maintenant au bout d’un bassin (et a perdu son titre), elle était à l’entrée du palais colonial, en haut des marches.
Je consacrerai plusieurs articles au « palais colonial », ex-musée des colonies devenu musée des arts d’Afrique et d’Océanie avant d’accueillir la Cité de l’immigration, « construit de 1928 à 1931 par Albert Laprade en association avec Léon Jaussely et avec la collaboration de L.E. Bazin », comme dit la plaque inaugurale. Un article sur les reliefs extérieurs bien sûr, reliefs réalisés par Alfred Janniot (1889-1969), chargé d’illustrer L’apport économique des colonies, et assisté de Gabriel Forestier et Charles Barbéris…
… un autre article sur les peintures intérieures de Pierre Ducos de la Haille qui ont été très bien restaurées et sont expliquées et contextualisées,
… peut-être un article sur le décor art déco, auquel ont participé de nombreux artistes dont Jean Prouvé, ci-contre la rampe en ferronnerie d’Edgar Brandt
… un dernier article traitera de la Cité de l’immigration, je ne suis pas très convaincue par les choix réalisés, et une ligne ou deux sur l’aquarium au sous-sol.
Enfin, dans le parc en face du « palais », je vous parlerai du monument au commandant Marchand (mission dite Congo-Nil, 1896-1898), même s’il a été installé plus tard, dans la même veine que le monument aux pionniers de la Côte-d’Ivoire, à La Rochelle.
Paru dans les mêmes années (1929), le livre Cacaouettes [sic] et bananes, de l’intellectuel communiste Jean-Richard Bloch, m’a surprise il y a quelques semaines par ses positions sur les « bienfaits du colonialisme ».
Sur le site de l’INA, voir ce petit film sur l’exposition coloniale de 1931 à Vincennes (je vous l’ai déjà proposé, mais il mérite vraiment d’être regardé)