Chanson des escargots qui vont à l’enterrement
À l’enterrement d’une feuille morte
Deux escargots s’en vont
Ils ont la coquille noire
Du crêpe autour des cornes
Ils s’en vont dans le soir
Un très beau soir d’automne
Hélas quand ils arrivent
C’est déjà le printemps
Les feuilles qui étaient mortes
Sont toutes ressuscitées
Et les deux escargots
Sont très désappointés
Mais voilà le soleil
Le soleil qui leur dit
Prenez prenez la peine
La peine de vous asseoir
Prenez un verre de bière
Si le cœur vous en dit
Prenez si ça vous plaît
L’autocar pour Paris
Il partira ce soir
Vous verrez du pays
Mais ne prenez pas le deuil
C’est moi qui vous le dit
Ça noircit le blanc de l’œil
Et puis ça enlaidit
Les histoires de cercueils
C’est triste et pas joli
Reprenez vous couleurs
Les couleurs de la vie
Alors toutes les bêtes
Les arbres et les plantes
Se mettent à chanter
À chanter à tue-tête
La vrai chanson vivante
La chanson de l’été
Et tout le monde de boire
Tout le monde de trinquer
C’est un très joli soir
Un joli soir d’été
Et les deux escargots
S’en retournent chez eux
Ils s’en vont très émus
Ils s’en vont très heureux
Comme ils ont beaucoup bu
Ils titubent un petit peu
Mais la haut dans le ciel
La lune veille sur eux.
Jacques PRÉVERT, Paroles, 1945
… tel est un peu mon état d’esprit… sans verre de bière (pas d’alcool pour moi!). L’autocar pour Paris, je ne pourrai pas le prendre, ni du co-voiturage, je ne peux pas encore rester aussi longtemps dans un véhicule automobile, surtout supporter les accélérations et freinages en cas de circulation dense (très fortement déconseillé par la neurologue contactée par téléphone hier), je ne suis pas sûre de pouvoir prendre le train prévu samedi si la grève de la SNCF se poursuit, et surtout, si les trains sont bondés, il est hors de question de rester debout tout le voyage ou de risquer de prendre un coup de bagages inopiné sur la tête. Je suis attendue à Paris samedi, mais reste dans l’incertitude du voyage. Côté broderie, j’avais commencé une grande grille par un tout petit motif de chat, mais je n’arrive vraiment pas à suivre la grille même agrandie, surtout à garder le compte et à faire le point alternativement entre la grille et la toile, même pour une dizaine de minutes. Du coup, en pensant à une amie (chut, c’est pour une surprise), j’ai brodé cette toute petite grille avec un escargot (printanier ou estival…), de Jennifer Lentini / Une croix le temps d’un thé, parue dans Mains et merveilles point de croix, n° 95, mars-avril 2013. J’ai changé la couleur des fils (mais pas noté…), brodé en deux fils sur la toile jaune façon canevas déjà abondamment utilisée…
Clic sur les vignettes au fil du poème, elles vous emmèneront ici et là sur mon blog…
Désolée pour toi… il semblerait que la grève se termine, mais peut-être pas à temps pour que tu puisses prendre le train dans de bonnes conditions samedi…
En tout cas, merci de nous avoir remis en mémoire ce beau poème de Jacques Prévert.
Bisous, belle journée.
Oulala……c’est quoi ce coup de calcaire?…..J’espère que tout ça va se solutionner en ta faveur!!!! Bises
Chouette illustration de ce joli poème !!! ;D
Peut-être pourras-tu finalement monter dans ce train, quoi qu’il en soit bon w-end estival !
Bises
c’est vraiment « sympa » ce que tu as fait dans cet article; c’est compliqué pour toi je vois, les déplacements. qu’en a-t-il été puisqu’on est lundi? hier j’ai pensé à toi aux Salons de Blossac, il y avait un bal folk pour la sauvegarde de l’ancien Théâtre de Poitiers.